Interview de Pascal Terracol Champin
· Orateur #0
Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de Campagne. Je suis Gaëlle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l’angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d’un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Si tu veux me contacter, Écris-moi à comdecampagne.com. J’écris une cagnotte Tipeee en ligne. En participant à cette cagnotte, tu permets au podcast Communication de Campagne de continuer à exister. et tu témoignes de ton soutien à cette aventure. Tu peux participer une fois, ou de manière récurrente, de manière mensuelle, en choisissant la somme que tu veux mettre. Il suffit de te connecter à www.tipeee.com et de taper « communication de campagne » dans la barre de recherche. Le lien vers la cagnotte est également indiqué dans la présentation de cet épisode. Merci à Léopold Durand, qui soutient mon podcast « Communication de campagne » . Retrouvez son interview dans l’épisode précédent, l’épisode le plus écouté à sa sortie depuis le lancement de mon podcast. Merci à toi de me soutenir dans mon aventure. Dans cet épisode, je vais à la rencontre de Pascal Terracol Champin. Pascal est un personnage singulier. Barbe et cheveux longs, chapeau au large bord, il en impose. Son penchant pour les jeux de mots, son phrasé, son timbre de voix, son élocution, finissent de planter l’individu. Pourtant il se dégage une douceur quand il évoque son activité et ses convictions. Ludothécaire de formation, se définissant comme « mêter en jeu » , Pascal défend sa vision de son métier tel qu’il le propose avec son entreprise Terra Coludex. Subtile mélange entre son nom et son activité. Son offre phare s’intitule Tractopède. Elle consiste en la mise à disposition d’espaces de jeux libres, sensorimoteurs, de manipulation et d’imitation. Concrètement, cela consiste à mettre à disposition une flotte de tracteurs à pédales, de remorques, de chargements, de plots pour délimiter des parcours, des tractopelles, des tondeuses à gazon, des dits broussailleuses. et bien d’autres outils sous forme de jouets, il y en a pour tous les goûts. À bord de son camion, il aborde surtout les routes de campagne, itinérance faisant partie de son quotidien. C’est à ce prix, choisi et apprécié par Pascal, qu’il peut proposer ce tractopède aux enfants vivant en zone rurale. Hélas, à l’heure où je monte cet épisode, Pascal a dû abandonner son entreprise. Souvent dépendante de la météo, Son activité tractopède demandant beaucoup de place, elle est souvent proposée en extérieur. Et cette année, la météo très pluvieuse n’a pas été de son côté. A cela s’est ajouté des réparations imprévues de son camion, et la panne de Troyes sonnait la fin de Terra Coludex. Avec son accord, je vous propose d’écouter l’enregistrement que nous avons réalisé en juillet, avant qu’il ne se sépare de ses chers tracteurs. Allez, c’est maintenant ! Bonjour Pascal !
· Orateur #1
Bonjour Gaëlle.
· Orateur #0
Je suis ravie de te rencontrer pour parler de ton entreprise, Terra Coludex, et de ton lien avec la ruralité. Tu te définis comme un ovni dans ton secteur et tu vas nous expliquer tout cela. Avant de démarrer, je voudrais te demander de me décrire l’endroit que tu préfères pour te ressourcer, pour travailler et pour y habiter.
· Orateur #1
Pour me ressourcer, c’est dans l’automobile. C’est dans mon fond.
· Orateur #0
Tiens donc !
· Orateur #1
C’est là où je cogite, c’est là où je me repose, et c’est là où je me prépare aussi pour une intervention, puisque je travaille dans l’itinérance. Et conduire la fenêtre ouverte dans la campagne, ça me ressource véritablement. Je n’ai pas dit l’autoroute. J’aime pratiquer les petites routes, les départementales, les petites nationales, les vicinales. Ça, ça me permet véritablement de me ressourcer. Après, le lieu où j’aime travailler, en fait, c’est chez les autres. Puisque je suis dans l’itinérance, j’aime travailler chez vous, j’aime travailler dans les écoles, dans les villages, sur les places publiques, même dans les salles des fêtes, des huettes ou dans les salles de sport. J’aime travailler chez les autres en fait. et puis enfin là où j’aime vivre pour l’instant j’aime vivre dans un camping-car puisque je vis 7 mois de l’année dans mon petit camping-car dans un camping municipal et bien j’aime vivre dans 3 mètres carrés puisque quand j’ouvre la porte j’ai au moins 100 mètres carrés et plus loin on va dire au niveau de la vision pour mes années un grand jardin un jardin où il n’y a pas de légumes
· Orateur #0
Je te remercie. Tu vas présenter Terracol Udex, mais auparavant je te propose de te présenter, raconter ton parcours, notamment ton parcours professionnel.
· Orateur #1
Je m’appelle Pascal Terracol Champin, c’est un nom pas très urbain. Mon parcours professionnel est très rapide. J’étais d’abord dans le milieu du spectacle, dans la régie des spectacles, dans la coulisse, en itinérance. Ça compte aussi de savoir ça. Et puis après, je me suis lancé dans la programmation culturelle. Donc là, j’étais plus sédentaire pour le coup.
· Orateur #0
Dans la région, dans l’un ou dans un autre département ?
· Orateur #1
Alors dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, essentiellement, dans le sud de Lyonnais, on va dire. ensuite je suis tombé amoureux et d’une femme et d’un département donc je suis allé dans le Var où j’ai vécu presque 16 ans et là à l’issue d’un bilan de compétences je me suis orienté vers le jeu puisque ma compagne de l’époque était éducatrice de jeunes enfants et souhaitait fonder une ludothèque donc c’est elle qui m’a donné l’idée j’ai même pas eu l’idée moi-même et j’ai fait un petit travail C’est ainsi que j’ai bénévolement d’abord, de manière autodidactique, ensuite par le biais de formation, monté une ludothèque dans le golfe de Saint-Tropez, monté des actions, créé des jeux, fait revenir le centre Kapla, ce qui était dans le Var impensable. A l’époque, c’était au début des années 2000, et c’est ensuite que je me suis véritablement formé en suivant la formation du Quai des Ludes à Lyon, puisque si je vivais dans le Var, je me suis formé dans le Lyonnais, puisque j’ai ma famille. Et donc pendant un an, je me suis vrai… formé pour le métier de ludothécaire, mais aussi de ludothécaire mobile, puisque cette formation comprend aussi l’itinérance, et pas simplement être ludothécaire dans un établissement qui reçoit du public.
· Orateur #0
Est-ce que tu connais le nombre de ludothécaires à ce jour exerçant en France ?
· Orateur #1
Non, je sais que quand je me suis formé, il y avait un nombre qui était annoncé, c’était 1000 ludothèques. Je pense que c’est une erreur, il n’y a jamais eu 1000 ludothèques en France. Les ludothécaires, je ne peux pas le dire. Je ne peux pas le dire, bon si tu comptes 2 ou 3 ludothécaires par structure, on peut dire qu’il y en a peut-être 3 ou 5 000. C’est un métier, on m’avait dit que c’était un métier d’avenir à l’époque, dans les années 2000. j’ai eu mon diplôme en 2008 bon ben finalement je pense pas que ça soit véritablement un métier d’avenir mais bon à mon avis c’était une erreur d’information mais il n’y en a pas tant que ça il faut compter aussi les animateurs jeux il faut compter aussi les animateurs tout court ou animatrices Il faut compter aussi les gens qui sont médiathécaires et qui veulent se reconvertir dans le jeu et qui deviennent médiathécaires. Ludothécaire, tu vois, j’en oublie le nom de mon ancien métier. Parce que pour moi, je considère que c’est mon ancien métier. Je suis ludothécaire de formation, mais aujourd’hui, je me suis donné un nom. Enfin, j’ai donné un nom à mon métier.
· Orateur #0
Qui est ?
· Orateur #1
Metteur en jeu.
· Orateur #0
Metteur en jeu.
· Orateur #1
Voilà, tu as des metteurs en scène, tu as des metteurs en onde. Les metteurs en onde, tu connais bien ça, toi, Gaëlle. Et puis, il y a les metteurs en jeu.
· Orateur #0
C’est joli.
· Orateur #1
ça veut bien dire ce que ça veut dire parce que mon métier c’est ça c’est donner à jouer, c’est mettre en jeu c’est pas faire jouer véritablement c’est créer les conditions c’est créer un cadre ludique c’est provoquer des images mentales qui permettront pour beaucoup à l’enfant, on va dire, d’avoir cette fameuse ampoule au-dessus de la tête et de pouvoir entrer dans le jeu. Et en plus, ludothèque, c’est jeu stocké, comme bibliothèque. Et de plus en plus, les ludothèques, d’ailleurs… portent de moins en moins ce nom. C’est rigolo ce que je viens de dire. Et ça peut s’appeler également les maisons du jeu. Ça peut s’appeler des pôles jeu. Pas forcément des ludothèques, puisque dans les ludothèques, on ne vient pas simplement emprunter des jeux et des jouets aujourd’hui. Et ça depuis longtemps. On vient aussi simplement jouer sur place. Alors moi, je ne fais pas du jeu sur place. Je fais du jeu prêt à l’emploi. Je fais du jeu à domicile. C’est un petit peu différent.
· Orateur #0
Qu’est-ce qui t’a donné envie au-delà de ta compagne de l’époque ? de te lancer dans cette activité ? Est-ce qu’il y a une autre raison, un autre moteur ?
· Orateur #1
Oui, tu sais bien, c’est toujours la faute des autres, c’est jamais la sienne. C’est en exerçant ce métier. Une fois que j’ai été diplômé, puisque c’est un métier qui s’apprend, c’est un métier qui bénéficie d’une formation solide, on a souvent tendance à penser que travailler dans le jeu, on n’a pas besoin de formation, puisque c’est à la portée de tout le monde. Or, le diplôme de ludothécaire prouve quand même le contraire. Dès que j’ai eu ce diplôme, j’ai très vite été embauché. Le dernier jour de ma formation, j’annonçais à… toute la session que j’avais un CDD qui m’attendait à plein temps le lundi. Le diplôme aide à trouver un emploi, effectivement. Mais tu travailles avec des structures associatives, mais tu peux travailler aussi avec des centres sociaux, qui sont aussi des associations, parfois avec des municipalités. Et je me suis rendu compte qu’en exerçant mon métier de ludothécaire, c’est qu’on ne me laissait pas exercer mon métier de ludothécaire. C’est qu’en fait, j’ai réalisé que le jeu dans des centres sociaux ou dans… des ludothèques, étaient pris tout simplement en otage. Et que je n’y retrouvais pas ce que moi j’attendais du jeu. En fait, je n’attends rien du jeu, moi. J’ai très vite essayé de donner ma confiance à l’objet jeu. Parce que pour moi, le jeu, c’est avant tout un objet. Alors que pour les centres sociaux, les ludothèques, eux, ils mettent au cœur de leur activité l’humain. Alors, pour un centre social, on peut comprendre que l’humain soit au cœur de la structure. Bon, là, on ne va pas débattre longtemps. En revanche, pour une ludothèque, je suis quand même plus circonspect. Je pense que le cœur d’une ludothèque, ce n’est pas l’enfant, ce n’est pas les parents. À la limite, on n’en a rien à faire si je veux être provocateur. Ce qui est important, c’est l’objet. Et moi, ce qui m’attire dans le jeu, c’est l’objet avant tout. Et c’est parce que je donne ma confiance au jeu, c’est parce que je suis un metteur en jeu en lequel j’ai confiance, que je transmets. des pouvoirs ludiques. Parce que j’aurais pu donner à mon nom de métier un autre nom. Aussi, de temps en temps, je dis que je suis un élaborateur ou un transmetteur de pouvoirs ludiques. Parce que c’est des jeux qui comportent des pouvoirs. Et moi, en tant que metteur en jeu, je suis là pour le transmettre aux joueurs. Et c’est quelque chose que je n’ai pas retrouvé dans les centres sociaux, qui ont des objectifs aussi par rapport aux subventions. Ils dévient leurs fonctions. Ça marche à l’envers. Ça marche à l’envers. Donc, à partir de là, je me suis rendu compte qu’avec le jeu, on ne laissait pas suffisamment de place au jeu. On mettait toujours entre le jeu et l’action, le vivre ensemble, la cohésion sociale, créer du lien social, de l’éducatif, alors que le jeu ne permet absolument pas ça. Le jeu, ce n’est pas sa fonction de créer du lien social. D’ailleurs, ça veut dire quoi, créer du lien social ?
· Orateur #0
Pas forcément une fonction, mais peut-être que c’est une conséquence.
· Orateur #1
La conséquence du jeu, elle est très simple. Apparemment, je vais vous annoncer un scoop. Souvent, je pose la question, ne serait-ce qu’à des personnels d’animation, de centres de loisirs ou à des gens même qui travaillent dans les ludothèques, je me le permets. Je pose la question suivante. Savez-vous à quoi sert le jeu ? Ça sert à plein de trucs. Et puis à la fin, je dis, ça sert simplement à jouer.
· Orateur #0
Ok.
· Orateur #1
Tu vois, je n’ai pas besoin d’en rajouter.
· Orateur #0
Et alors, le jouet, pour toi, l’objet jouet, c’est… Peut-être ça, ton moteur, quelque part ?
· Orateur #1
Il est dit, dans ce métier, enfin dans ma formation, c’est Odile Perrineau qui m’a formé, qui est une personne véritablement une référence mondiale dans le domaine du jeu, ce qui ne m’empêche pas de ne pas toujours être d’accord avec elle. Mais en tout cas, je peux m’appuyer sur son expérience et puis ses analyses pour avoir quand même étayé une grande partie de mon métier. Je ne renie pas quand même ce que ces gens-là m’ont appris. Mais j’ai su faire aussi le tri. Et à partir de là, j’ai… J’ai gardé des choses qui effectivement me servent aujourd’hui et j’en ai abandonné d’autres.
· Orateur #0
Donc ça fait maintenant trois ans que tu proposes l’activité tractopède. Est-ce que tu as pu constater des différences entre les enfants des champs et les enfants des villes ? Pour faire un petit clin d’œil à la fable de La Fontaine, le rat des champs et le rat des villes. Dans leur approche, dans leur façon d’utiliser le jouet.
· Orateur #1
Depuis trois ans, ça fait plus de 5300 enfants qui ont joué avec tractopède. Donc j’ai eu le temps quand même d’observer et de vraiment regarder les enfants jouer, puisque je suis à leur disposition. Donc je les regarde et je suis avec eux, mais ils sont autonomes dans leur jeu. Et j’ai pu remarquer, sans que cela soit considéré comme une enquête fiable, ça reste du ressenti et de l’observation de terrain, c’est que les enfants des champs sont plus autonomes dans le jeu. Ils prennent l’initiative de jouer sans aucun problème. Ils s’autorisent à décrocher une remorque, à changer de remorque, à prendre un tracteur. Alors que les enfants des villes sont plus timorés. ont plus tendance à demander la permission de jouer. C’est terrible quand même. C’est-à-dire à me demander, puisque je me fais appeler Ours Brun, Ours Brun, Ours Brun, est-ce que je peux prendre la remorque ? Je peux monter sur ce tracteur ? Je lui dis, il est libre, tu peux monter. Parce que moi je pars du principe que tout ce qui est jeu est jouable. Donc je les informe que tous les jouets sont à leur disposition et tant qu’ils jouent, je les laisse faire. Mais malgré cela… Je constate quand même que les enfants des champs prennent plus d’initiatives et peut-être connaissent un peu plus le fonctionnement. Souvent, ils réparent les tracteurs plus que les enfants des villes. Ce qu’il faut savoir, c’est que quand un enfant répare un tracteur, il ne sait pas comment réparer un tracteur. Mais ce qu’il sait, c’est que lorsqu’un tracteur est en panne, il faut le réparer. Et ça, les enfants des champs sont plus sensibles à ça. Ils les voient, les gens qui réparent les tracteurs dans les fermes, etc. Après, c’est vrai que j’ai beaucoup d’outils, de reproduction d’outils, parce que pour moi, le jeu n’est pas un outil. J’ai des rotofils, j’ai des tondeuses à piles, des tailleux. des tronçonneuses qui représentent vraiment des vraies tronçonneuses, des vraies tailleuets. Et c’est vrai qu’il y a certains enfants qui me demandent mais à quoi ça sert ? Alors, quelquefois c’est l’animateur qui donne la mauvaise réponse. C’est-à-dire qu’un tailleuet devient un rotophile, c’est quand même des termes techniques. Et puis du coup l’enfant découvre des choses, mais après il est libre d’en faire ce qu’il veut. que je ne lui explique pas comment on s’en sert puisqu’il est autonome dans son jeu.
· Orateur #0
Et justement, est-ce que certains enfants, si je puis dire, détournent l’usage que les adultes ont prévu pour cet objet ?
· Orateur #1
Oui, c’est une question très pertinente parce que j’annonce un cadre. Quand j’organise un espace-jeu, il y a un thème, il y a un cadre, c’est un message très clair, c’est les tracteurs, c’est la campagne. Quand je vois effectivement, surtout les plus grands, ceux qui ont 7, parfois 8 ans, qui utilisent les tailleux haies, comme des sabres laser Star Wars, moi j’ai un argument très simple à leur formuler. Je leur dis, les gars, le thème, c’est les tracteurs. Ce n’est pas Star Wars. C’est tout ce que je dis. C’est pour leur dire, c’est un espace-jeu sur un thème précis, et que là, détourner le jeu, ce n’est pas le but de cet espace. Surtout que j’ai constaté, et c’est ce que je pense, c’est assez étonnant de dire ça, mais c’est quand un enfant détourne la fonction d’un jouet qui représente un… véritables objets, ils ont plus de chances de sortir du jeu. Je ne parle pas des petits. Attention, je parle bien de ceux qui ont 7 ans, qui ont l’âge de raisonnement. Attention, je ne parle pas des gamins qui ont 3 ans et qui peuvent détourner l’objet, bien évidemment. Je ne dis pas que les plus grands n’ont pas le droit de détourner l’objet. Ils ont le droit, mais souvent ça tend vers la réalité. C’est-à-dire que le sabre laser va devenir quelque chose qui va finir sur la tête du voisin. Tu vois ce que je veux dire ? puisque jouer c’est faire semblant, on est bien d’accord et moi c’est ma limite, puisque je sais ce qui est jeu, puisque je sais que jouer c’est faire semblant, que c’est présent à l’esprit en permanence, si un enfant fait mal à l’autre, si j’entends un aïe un ouille, ça veut dire qu’il y en a un des deux qui joue plus, tu es bien d’accord et c’est là que j’interviens et là je me rends compte que le tailleux qui est un tailleux a été utilisé comme une épée ou comme un sabre et forcément ça dévie le jeu vers Quelque chose de plus physique et donc qui va mettre le pied dans la réalité. Et dès que ça se transforme un peu en chahut, on passe la barrière, la limite de la réalité. On n’est plus dans le fictif, on est dans le réel. C’est là qu’on commence à avoir des petits aïs, des petits houilles, des arêtes.
· Orateur #0
Et le choix du tracteur, des outils qu’on retrouve quand même plutôt à la campagne, plutôt qu’à la ville quand on habite en appartement, c’est un choix délibéré ?
· Orateur #1
Tous les choix que je fais sont délibérés, rien n’est au hasard.
· Orateur #0
Est-ce que c’est un choix en lien avec un goût ?
· Orateur #1
Non, non, justement, c’est quelque chose de très pragmatique en effet. Au départ, je voulais faire des circuits de voiture à pédale, parce que je suis un passionné d’automobile, bien plus que le jeu, et je voulais vraiment faire un circuit de voiture à pédale. Sauf que je me suis rendu compte que tu n’as qu’une taille en général, c’est-à-dire que tu limites. l’âge des enfants. Les petits sont trop petits pour faire de la voiture à pédales et puis très vite ils sont trop grands pour en faire. Et je me suis aperçu que les tracteurs à pédales existaient, enfin en tout cas chez Falk Toys qui est un fabricant français, puisque je roule français, mon camion est français et mes tracteurs sont français. Ils sont fabriqués à l’usine de Oyonnax. Vous allez voir sur le site internet Falk Toys, vous verrez la gamme de produits qu’ils ont. Et bien eux ils ont des tracteurs pour les enfants de six mois. comme pour les enfants de 7 ans. Donc, c’est ça qui m’a poussé à utiliser les tracteurs. Donc c’est vraiment un choix qui n’est pas fait du tout par hasard. C’est vraiment très pragmatique. C’est aussi simple que ça en fait.
· Orateur #0
Et justement ce partenaire, est-ce qu’on peut parler de partenaire ?
· Orateur #1
Non, on ne peut pas parler de partenaire malheureusement. Je suis un ambassadeur informel de Fytoys. Mais malheureusement j’ai eu de très petits contacts au début. Et malheureusement c’est un fabricant de tracteurs français pour lequel je pourrais remonter des informations. Je connais très bien leurs produits. Je connais leurs points forts, mais je connais aussi leurs points faibles. Et j’aurais voulu pouvoir leur remonter toutes ces informations par ma pratique de terrain. Malheureusement, il semblerait que par leur absence de réponse à mes contacts, qu’ils ne soient pas intéressés.
· Orateur #0
Bon, dommage pour eux. Ils auraient pu récolter des données intéressantes.
· Orateur #1
Tout à fait. Je ne ferme pas le dossier. Je n’ai rien contre Faltoche, puisque je continue à acheter ses produits. Et comme je te le disais tout à l’heure, je défends l’objet. Tu vois ce que je veux dire ? Et comme leur objet est de qualité… Je peux le certifier, les jouets Falk sont des jouets de qualité. Je vais quand même défendre leurs produits.
· Orateur #0
Pour en revenir à la ruralité, est-ce que tu vois des atouts à la ruralité dans ton activité ?
· Orateur #1
Étant donné que mon activité est itinérante, elle est plus légitime dans un contexte rural, puisque pour lutter contre les villages isolés, on a toujours tablé sur l’itinérance. Sauf que j’apporterais un petit bémol, c’est que les villes sont de plus en plus métropoles et que du coup, les quartiers deviennent des villages. Je ne dis pas qu’un quartier ressemble à un village, mais ce que je veux dire c’est que même dans les villes, on peut avoir des quartiers qui sont plus isolés les uns que les autres. Ce qui veut dire que l’itinérance, elle est importante pour tout secteur de notre pays qui est isolé et qui parfois… est très bien dans l’isolement.
· Orateur #0
Pas forcément isolé,
· Orateur #1
éloigné des autres.
· Orateur #0
De manière, quand on se réfère à la densité de population, mais plutôt isolé en termes d’offres.
· Orateur #1
Alors il y a ça aussi, tu as raison, puisque, oui, effectivement, je te rejoins, une ville, une métropole, comporte des gros établissements recevant du public, des médiathèques, des cinémas, des centres culturels. Les villages, ce n’est pas le cas. En ce sens, l’offre ludique, Elle a toujours été très itinérante. Je veux dire, si on connaît le jeu Kapla, qui est un jeu de petites planchettes, qui est un jeu créé en France, qui est un jeu français, il y a le centre Kapla de Paris, il y a le centre Kapla de Lyon, et pourtant, même s’ils ont des pôles ludiques qui ont pignon sur rue, il n’empêche qu’ils ont des fourgons, des véhicules utilitaires pour proposer du Kapla en itinérance. Ce que j’ai remarqué, ce n’est pas un problème d’offres pour les campagnes. Je pense que c’est un problème de financement. Moi, je suis intervenu au cœur de quartiers vraiment défavorisés, entre guillemets, des quartiers avec des tours, des immeubles. Une école a pu me faire venir parce qu’elle avait des subventions. Et en revanche, j’ai un comité des fêtes qui voulait me faire venir et qui n’a pas les moyens de me faire venir dans un petit village. Donc je pense que c’est plus un problème de choix. De financement. En fait, les enfants des villes sont très chanceux quand on y pense. Je parle au niveau des offres ludiques.
· Orateur #0
Oui, voilà.
· Orateur #1
Mais en même temps, écoute, à la campagne, ils ont une autre chance, les enfants. C’est qu’ils sont peut-être moins sollicités, du coup, ils sont plus autonomes dans leur action. Du coup, ils se débrouillent. Et du coup, je pense qu’ils sont plus à même de se développer d’une manière plus autonome. Et je pense que c’est plutôt un point fort. Moi, j’interviens essentiellement à la campagne. Et pourtant, je t’ai dit tout à l’heure, tu vois, que les villes avaient plus de financement. Donc, c’est assez contradictoire. Je pense simplement que les centres de loisirs qui sont un peu isolés, quand ils doivent emmener des enfants dans un centre aquatique ou dans un centre ludique assez sophistiqué, les gens ont ça à l’esprit, ou un centre Kapla, par exemple, il faut un car, il faut faire une demi-heure de route. Tu vois ce que je veux dire ? C’est extrêmement lourd, finalement. Quand je parle d’isolement, je parle en fait d’éloignement. Ils sont éloignés des offres ludiques et l’itinérance permet d’aller vers eux. Et je pense que la ruralité est intéressante parce que finalement, ça permet à des gens comme nous de découvrir des lieux qui sont d’une part extraordinaires, par leur emplacement, la beauté de leur paysage, la beauté de leur structure. Et puis ça permet à ces structures, comment dirais-je, d’accueillir un nouveau, d’accueillir quelque chose. C’est bien aussi de recevoir. Je pense que pour un accueil de loisirs ou des enfants, ils sont chez eux déjà. Et d’accueillir un intervenant, quelqu’un de différent, c’est du temps de gagner. Parce qu’ils n’ont pas le trajet à faire. Donc je pense que finalement, il vaut mieux être un enfant des champs de toute façon qu’un enfant des villes, en tout cas dans notre société. Parce que si tu vivais à Paris dans les années ne serait-ce que 60, toutes les rues étaient un terrain de jeu. Aujourd’hui le problème c’est que, est-ce que les villes ont vraiment des espaces ? où les enfants peuvent jouer. C’est surtout là, à mon avis, un problème architectural. D’aménagement de la ville ?
· Orateur #0
D’aménagement de la ville.
· Orateur #1
C’est que d’ailleurs, il y a des structures, des associations qui sensibilisent sur le fait que la ville, il y a de moins en moins de places pour les enfants. Ce que je peux comprendre, même moi qui défends l’automobile, mais c’est vrai que les places publiques, il n’y a pas d’ombre, il n’y a pas de recoins. Regarde les cours d’école, c’est pareil. Et du coup, les terrains de jeu sont de moins en moins… moins présents dans les villes, alors que que ce soit Lyon, Paris, Bordeaux, Marseille, les enfants des années 50, après-guerre, avaient des terrains de jeu, mais à profusion.
· Orateur #0
Tu parlais de rencontres, de quelqu’un de l’extérieur qui vient dans un village, dans une école de village, ou un centre de loisirs de village. Donc avec cette rencontre, justement, de la personne qui vient de l’extérieur, au-delà effectivement du jeu, on sort un petit peu de ton activité pure. En montrant aussi l’intérêt de faire venir des gens de l’extérieur pour amener les enfants à avoir aussi des nouvelles interactions.
· Orateur #1
Ce que je pense aiment les enfants, c’est de faire connaissance. C’est quelque chose qui ne leur font pas peur, contrairement peut-être à nous les adultes. Mais c’est aussi de voir qu’on leur apporte quelque chose qui est nouveau. C’est quand même ça. qui est en premier lieu provoque la réaction des enfants. Maintenant, ils me connaissent, les enfants. Ils savent qui est Ours Brun. Et d’ailleurs, ils me réclament. Enfin, ce n’est pas moi qui réclame, entendons-nous bien. C’est le circuit qui les réclame. Et c’est comme ça que j’ai longtemps. En fait, ils deviennent très… vite des habitués. C’est-à-dire qu’à la limite, si pendant leurs semaines de vacances, ils n’ont pas une fois le circuit tractopède, ça leur manque. Je veux dire, c’est assez contradictoire ça aussi. Ils aiment le nouveau, mais ils aiment bien s’approprier quelque chose et si ça leur plaît, ils aiment bien que ça soit leur jouet. Finalement, tractopède est devenu pour beaucoup d’enfants de la campagne leur jouet. Alors, ils ne l’ont pas tous les jours, ils ne l’ont pas quand ils le veulent, mais en tout cas, ils peuvent le réclamer et on va voir. En tout cas, je peux à un moment donné venir. Donc, on n’est pas, si tu veux, dans la saturation de quelque chose, ni dans la frustration. Et je pense que l’itinérance, elle permet tout simplement de servir tout le monde. Parce qu’aller vers, comme je te dis, c’est très lourd logistiquement et très lourd financièrement. Pour des structures, ça coûte 1500 euros de déplacer tous les enfants du centre de loisirs dans un lieu en une journée. Le tractopède ne coûte pas 1500 euros la journée. Tout le monde est gagnant.
· Orateur #0
On va parler de ta communication. Au niveau positionnement, la concurrence n’est peut-être pas très féroce. Arrête-moi si je me trompe. Comment tu fais pour te faire connaître ?
· Orateur #1
Non, tu ne te trompes pas parce que… Comme tu le sais, on a la concurrence directe et la concurrence indirecte.
· Orateur #0
Oui, en revanche, effectivement, peut-être qu’au niveau concurrence indirecte, peut-être que c’est plus…
· Orateur #1
Moi, la concurrence indirecte, on va dire, ce sont les salles de cinéma, les centres aquatiques. Oui, eux, c’est des monstres. Ils ont une visibilité que je n’ai pas. Donc, on va dire que ce sont mes concurrents indirects. Mes concurrents directs, ce sont des intervenants itinérants comme moi. Il n’y en a pas tant que ça. J’ai une consoeur qui avait fondé Ludocop, qui fait le même métier que moi, mais qui ne propose pas les mêmes supports ludiques. C’est ça qui est intéressant dans notre métier. Le… Le centre Kapla lui propose un jeu de construction. Morgane Salva, par exemple, du Docop, qui va bientôt arrêter son activité, elle, elle proposait des jeux de groupe.
· Orateur #0
Moi, je propose un circuit de tracteur à pédale. Donc, de toute façon, c’est ce que l’on offre qui fait notre savoir-faire différenciateur. Donc, il peut y avoir un large plateau de concurrence. Ça ne pose pas de problème. Le plus gros problème pour nous, c’est peut-être la concurrence indirecte, qui a de gros moyens pour faire des prix de groupe, pour faire des saisons à bas prix. Nous, on ne peut pas faire des saisons à bas prix. Et puis, le gros, c’est surtout la visibilité. Notre souci premier, notre gros frein, c’est la visibilité. Tractopède, rien que ce mot est nouveau, donc ça ne parle à personne. Théracoludex, c’est même pratiquement imprenonçable, mais ce n’est pas l’important. Pour moi l’important c’est Tractopède, ce n’est pas Théracoludex. Théracoludex n’a pas la visibilité du centre capelaire, puisque même moi j’en parle. C’est ça le plus gros frein pour nous, donc il faut communiquer. Et communiquer, c’est très difficile. Parce qu’on utilise des réseaux, que ce soit les réseaux les plus connus, Facebook, LinkedIn, certains YouTube, ce qui n’est pas mon cas, ou TikTok ou ce que l’on veut. Moi, j’utilise que Facebook, c’est montrer ce que je fais, c’est un petit peu mon livre de presse, si tu veux. Et ça permet aussi, par l’intermédiaire de Messenger, d’envoyer un petit commentaire, toujours en lien avec Tractopède. Tu vois, votre kermesse, l’année prochaine, pourquoi pas accueillir Tractopède. Mais c’est vraiment du travail de mineur, quoi. Tu pioches centimètres. par centimètre, je n’ai pas une visibilité qui me permet effectivement de me faire connaître. J’ai fait paraître d’ailleurs un pavé d’informations dans un magazine pour les centres de loisirs. La plupart des centres de loisirs sont abonnés à un magazine qui parle d’eux. Eh bien, j’ai loué, j’ai acheté un pavé. Ça m’a absolument rien apporté.
· Orateur #1
Aucun retour ?
· Orateur #0
Comme quoi, c’est le bouche à oreille. En fait, ce qui fait parler de tractopède, c’est le bouche à oreille, les cartes de visite. C’est ça qui m’apporte de la clientèle. Là, il y a la Voix de l’Inc qui a fait un article il n’y a pas longtemps sur Tractopède version premier âge. Eh bien, l’article est paru, c’est un article qui fait pratiquement une page. Je ne suis pas certain qu’il m’apporte énormément de nouveaux clients.
· Orateur #1
Et d’autres actions de communication éventuellement ? Tu utilises essentiellement les réseaux sociaux pour ta communication, en particulier Facebook. La presse manifestement… Ce n’est pas forcément le canal qui fonctionne. Est-ce que tu vois d’autres canaux de communication qui, eux, sont plus efficaces pour te faire connaître ?
· Orateur #0
Comme je fais partie de la coopérative d’activités d’emploi Essain à Montcambras, que tu connais bien, tu vois, je vais me former demain, je vais suivre un atelier où on va nous apprendre à utiliser Facebook autrement. Parce qu’il y a tellement de manières d’utiliser un réseau social, il y a des méthodologies de travail. J’en ai besoin. Moi, c’est pas que j’aime bien Facebook, c’est pas ça. C’est que j’utilise beaucoup Facebook parce que mes clients utilisent beaucoup Facebook. Les centres de loisirs utilisent Facebook. Donc si tu veux, j’utilise les réseaux sociaux qu’utilisent mes clients. Ça paraît logique. Alors je pourrais utiliser TikTok aussi. Mais le problème, c’est que c’est pas un problème, c’est une contrainte. Faut pas oublier que je travaille pour les enfants. C’est-à-dire que je ne peux pas diffuser des images d’enfants. Sur mon Facebook, à volo, comme je l’entends, tout le monde peut le comprendre. Et ça, finalement, c’est une contrainte. C’est-à-dire, comment faire pour parler de ce que je fais alors que je travaille pour des enfants ? C’est un problème.
· Orateur #1
Oui, ça pose un problème au niveau des visuels. On ne peut pas afficher de visage d’enfant, même quand ils sont pris sur l’espace public. Donc, c’est vrai qu’il faut le savoir. On ne peut pas utiliser une photo d’enfant. Si on n’a pas l’accord des parents explicite pour la diffuser pour son propre compte ou même en tant que journaliste.
· Orateur #0
Exactement. Donc je prends des enfants de dos, je prends des enfants où on ne voit pas la tête. Je fais en sorte qu’on ne voit pas le visage de l’enfant.
· Orateur #1
Il ne faut pas le reconnaître.
· Orateur #0
Même certains parents pourraient me demander de ne pas diffuser cette photo. Bien évidemment, ça ne m’est jamais arrivé. Mais c’est toute la difficulté. Comment rendre visible quelque chose qui doit être extrêmement… prudent, prude pour communiquer. Après, je n’ai pas que tractopède. Alors, bien sûr, je m’appuie aussi sur les centres de loisirs. Quand un centre de loisirs parle de tractopède et diffuse des photos, je partage, j’ai le droit. Mais en revanche, je ne peux pas… Alors, si je prends des photos, c’est des photos libres de droit, des photos du constructeur. Moi, je prends des photos du fabricant Falck. Je fais sa pub d’une certaine manière. Donc après, si quelqu’un ne veut pas que je diffuse, la personne a un pouvoir d’action. Tu vois ce que je veux dire ? Je ne fais pas les choses de… de manière, je n’ai pas le terme en tête, mais je n’ai pas tout pouvoir en ce sens. Donc à partir de là…
· Orateur #1
Tu as le respect aussi de l’enfant et… Oui,
· Orateur #0
il n’y a qu’une chose que je fais, c’est entre professionnels. Quand j’envoie un lien de diaporama où il y a des photos de mes prestations, je l’envoie à des professionnels. Et ces professionnels ont un texte d’avertissement. On n’est plus obligé de travailler entre nous, on est obligé de montrer ce qu’on fait. Tu sais, moi je suis… B2B, business to business,
· Orateur #1
de pro à pro. Je ne vais pas faire ce terme.
· Orateur #0
Je travaille de pro à pro, ce qui fait que ma visibilité, elle est moins importante que si je travaillais pour le grand public. Et puis, mon grand cheval de bataille, c’est simplement les contacts, mais tout simplement la messagerie. Et ça, par contre, c’est loin d’être évident, parce que les centres de loisirs ne sont pas tous répertoriés. Il y a beaucoup de centres de loisirs qui ont changé de gestionnaire, donc ils n’ont plus les bonnes adresses mail. Dans une société où on communique beaucoup, c’est très difficile d’avoir un contact mail. C’est assez paradoxal. Oui,
· Orateur #1
parce que justement j’allais te parler des newsletters et des relations directes, mais là pour le coup tu viens d’y répondre. Est-ce qu’éventuellement tu participes à des salons ou des forums pour présenter ton activité et pour éventuellement toucher de nouveaux prospects, nouveaux clients ?
· Orateur #0
Alors justement c’est… C’est toutes les difficultés. Je sais qu’il y a des Rotary Club qui voudraient que je participe à leur fête du jeu, parce que là, en fait, ils font appel à leurs intervenants gratuitement. Mais ces fêtes du jeu, elles concernent essentiellement des familles. Et moi, je ne touche pas à la famille, enfin pas pour l’instant, je ne concerne pas la famille par mes offres. Donc, je ne vois pas suffisamment le retour.
· Orateur #1
Du moins direct ?
· Orateur #0
Direct, voilà. Je ne peux pas me permettre d’attendre 2-3 ans pour avoir un retour. Je n’ai pas les épaules. C’est solide pour ça, puisque ça fait trois ans que je fais ça. Et que j’ai un petit salaire depuis un peu plus de deux ans. Donc, je participe de temps en temps à des entretiens minutes. Moi, j’appelle ça entretien minute, les gens comprendront ce que je veux dire. Ou entre professionnels, on peut, pendant deux minutes, présenter son activité. Mais participer à des forums ou des salons, ça veut dire aussi louer un emplacement. Ça veut dire avoir un budget qui permet de louer un emplacement. Et puis, moi, il faudrait que je loue un grand emplacement parce que Tractopède est intéressant lorsqu’il prend au moins 100 mètres carrés. T’imagines le prix de 100 mètres carrés dans un salon, un forum. Et après, participer à ces salons simplement sans venir, mais en venant sans ces tracteurs plutôt, ça ne parle pas aux gens.
· Orateur #1
Oui, tout à fait. C’est un peu comme quelqu’un qui vend un produit, mais sans avoir le produit à présenter.
· Orateur #0
Après, j’ai Facebook. L’intérêt de Facebook, tu vois, c’est que je m’en sers de… Facebook. En fait, pour moi, Facebook, c’est Facebook. C’est vraiment un mémo qui me permet, un livre de souvenirs, de montrer aux gens, tiens, regardez cette page-là, vous verrez, j’ai fait telle action vers tel endroit. Souvent, ce que je fais, c’est que je prends en photo mes espaces vides d’enfants. Mais ça donne déjà assez une idée de ce que cela peut être, un espace de jeux libres. Mais je pense que le problème de visibilité, il est pour tout le monde. Avant d’avoir celui que j’ai aujourd’hui, j’avais un vieux camion, un vieux fourgon que j’appelais Tetris, qui est mort dans un accident de la route. Moi, je suis resté vivant.
· Orateur #1
C’est essentiel.
· Orateur #0
Et sur ce camion, j’avais mis de gros adhésifs, tractopèdes, on voyait des tracteurs d’enfants. J’avais mis un petit tracteur, enfin un gros tracteur en jouets juste derrière le pare-brise. Et à chaque fois que je traversais les villages, où les personnes qui conduisaient les tracteurs me regardaient. Regardez mon camion, qu’est-ce qu’il fout lui ? Il a fait des tracteurs pour enfants. Et le fourgon d’aujourd’hui est vierge. Il est vierge d’habillage publicitaire. Alors je ne dis pas que ça apporte plus de clients, mais en tout cas, c’est très agréable quand tu fais de l’itinérance, de faire un peu cirque, si tu vois ce que je veux dire. C’est-à-dire de voir que tous les gens, quand tu traverses des villages, les gens sont au bord d’une terrasse, c’est systématique, ils regardaient mon fourgon. Donc tu fais un petit peu, tu vois, le cirque de passage. Et c’est vrai que dans l’itinérance, c’est intéressant d’avoir ça. Non pas que ça t’apporte des clients, mais que ça donne un peu plus de sens à ton itinérance. Parce que l’itinérance, c’est pas simplement d’aller d’un point A à un point B. C’est vraiment profiter de toute la route que tu fais. Et je l’en profite surtout au retour, puisque là, je suis moins pressé par le temps et j’ai plus de temps pour rentrer.
· Orateur #1
Et donc, on va terminer par une dernière question. Si tu avais une baguette magique, qu’est-ce que tu aimerais ajouter, modifier, changer dans ton activité ?
· Orateur #0
Ta célèbre question.
· Orateur #1
J’aimerais que je la change bientôt.
· Orateur #0
J’ai de la chance parce que je ne m’avais pas préparé.
· Orateur #1
Justement, le but du jeu, c’est que les gens ne la préparent pas. C’est pour ça qu’il faudrait que je la change.
· Orateur #0
Ce serait de devenir un constructeur de jouets, pour construire des jouets qui soient vraiment à l’échelle de l’enfant et même de l’adulte. Un exemple très concret. Les tracteurs à pédales, c’est pour les enfants de 6 mois à 7 ans. J’ai beaucoup d’animateurs qui me disent, est-ce que je peux faire du tracteur à pédales ? Et j’en connais un, c’est celui qui cause là derrière le micro, qui aurait envie aussi de monter sur un tracteur à pédales et de jouer avec les enfants.
· Orateur #1
Et moi donc ?
· Orateur #0
Et les parents, pareil. Eh bien, j’aimerais être un constructeur qui soit en mesure de fabriquer un tracteur à pédales que les adolescents et les adultes puissent utiliser. Voilà, ça, ce serait mon rêve. Si j’avais une baguette magique, c’est ce que je ferais. De manière à ce que les adultes, à un moment donné, se remettent en empathie avec leur enfance et puissent aussi, parce que les enfants en ont besoin, se mettre un peu à la place des enfants et de jouer avec eux un petit moment. Le but, ce n’est pas de jouer à leur place et d’envahir un monde d’adultes dans leur jeu. Ce n’est pas ce que je veux dire. Mais je sais que moi, si j’avais une baguette magique, je serais un fabricant français de tracteurs, de jouets, mais aussi de caisses enregistreuses. Les… outils qu’ils utilisent sont un peu trop petits. Moi, je les ferais un peu plus gros. Les fruits, regardez les fruits que vous achetez, les fruits factices. Ils sont souvent trop petits. Ils ne correspondent pas à la taille d’un véritable fruit. Donc, si j’avais une baguette magique, je serais un fabricant de jouets XXL pour que les adultes et les enfants puissent de temps en temps jouer ensemble.
· Orateur #1
Mais est-ce que ce souhait ne pourrait pas se réaliser ?
· Orateur #0
Je… Allez, un petit aveu. C’est un souhait que j’aurais voulu réaliser avec Falk Toys. C’est un choix que j’aurais voulu proposer puisqu’ils ont des licences. Ils achètent des licences à des fabricants de tracteurs donc eux sur leur chaîne de production de jouets ils fabriquent des tracteurs dont une partie représente l’identité du tracteur connu et j’aurais voulu que ces différents fabricants, ils en sont 5, 6, 7, 8 puissent s’associer pour financer le moule qui permet justement de faire ce modèle utilisable par les ados et par les adultes. Donc je pense que… qu’il y a eu une solution. Malheureusement, je pense que ça restera un rêve et non pas un projet.
· Orateur #1
On va quand même espérer que ça puisse peut-être un jour se réaliser. Merci beaucoup, Pascal, pour cet échange sur ton aventure professionnelle. C’était vraiment très intéressant, surprenant, captivant pour un sujet peu souvent abordé, le jeu.
· Orateur #0
Je te remercie de m’avoir ouvert ton micro.
· Orateur #1
Je t’en prie. A bientôt, au revoir. C’est ainsi que ce podcast s’achève. Merci pour votre écoute. J’espère que cet épisode vous a plu, qu’il vous donne envie d’en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D’ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-com.com slash podcast Ma page est dédiée aux notes, backstage, infos inédites. sur ce podcast. A très bientôt !