Interview de Leopold Durand
Orateur #0
Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de Campagne. Je suis Gaelle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l’angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d’un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Si tu veux me contacter, Écris-moi à comdecampagne.com. Le mois dernier, j’ai créé une cagnotte Tipeee en ligne. En participant à cette cagnotte, tu permets au podcast Communication de Campagne de continuer à exister et tu témoignes de ton soutien. à cette aventure. Tu peux participer une fois ou de manière mensuelle en choisissant la somme que tu veux mettre. Il suffit de te connecter à www.tipeee.com Tipeee s’écrivant T-I-P-E-E-E Et oui, 3 E. Tu tapes Communication de campagne dans la barre de recherche et tu vas trouver ma page. Le lien vers la cagnotte est également indiqué dans la présentation écrite des épisodes. Voici ce que les dons me permettront de faire. 150 euros et je pourrais sous-traiter le montage d’un épisode. Avec 300 euros, je pourrais réaliser un épisode de plus par mois, publiant ainsi tous les 15 jours et me permettant de gagner en visibilité. Avec 500 euros, je pourrais investir dans du matériel comme une valise de transport, des logiciels de podcast plus performants et couvrir mes frais de déplacement. Sachant que réaliser un épisode coûte entre 700 et 1000 euros, payé en intégralité par mes ressources personnelles, chaque don sera très précieux pour moi et utilisé uniquement dans le cadre de mon podcast. J’ai prévu une contrepartie. Pour tout don, ton nom sera cité avant un épisode pour te remercier et tu recevras un mail exclusif avec des informations et des recommandations en lien avec le thème de mon podcast. D’avance, merci pour ton soutien. Dirigeant, dirigeante d’entreprise, d’association, entrepreneur, entrepreneuse, responsable dans une collectivité, cet espace est le tien. Tu peux profiter de l’attention des auditeurs de mon podcast pour délivrer ton message. Tu peux être sûr qu’il sera entendu dans un moment privilégié, pendant lequel l’auditeur, l’auditrice, est totalement concentré sur l’audio, comme dans une bulle immersive. Étant une professionnelle de la communication, je t’aide à rédiger ton message pour qu’il atteigne ton public cible. Écris-moi à comdecampagne.com et je te rappelle aussitôt pour t’en dire plus. Suite à la sortie de mes premiers épisodes de mon podcast, j’ai reçu un message de Léopold Durand sur LinkedIn. Il m’écrivait apprécier ma démarche. qui valorise les actions en milieu rural. Lui-même s’investit dans un projet étroitement lié aux zones rurales et était intéressé pour enregistrer un épisode. Et il a raison de s’intéresser aux podcasts comme média de diffusion. Le podcast est le seul média qui grimpe en flèche de par le nombre d’écoutes, faisant toujours plus d’adeptes. Les entreprises l’ont bien compris. Elles cherchent de plus en plus à communiquer via cet outil, soit en participant à un épisode, comme Léopold, soit en créant leur propre podcast à destination de leurs clients. de candidats potentiels pour leur recrutement ou encore pour leur salarié. Tu imagines le plaisir de recevoir ce type de message quand tu te lances dans l’aventure podcast, quand des milliers de doutes sur le bien fondé de ta démarche t’envahissent ? Léopold a créé Modulé au bois, un concept d’espace intérieur original par sa conception et ses caractéristiques, et dont les bénéfices sont multiples. Je ne t’en dis pas plus, tu le découvriras au cours de l’entretien. Même un peu loin de mon domicile, je suis allée à la rencontre de Léopold en Isère avec l’envie de découvrir ces fameux espaces. Pas d’installation à voir sur le site de l’interview. En revanche, belle rencontre celle de Léopold. Il est de ceux qui sont habités par leur métier, sans jeu de mots. Formé par les Compagnons du Devoir, il co-dirige une entreprise de charpente depuis une dizaine d’années. En parallèle, ayant détecté des besoins spécifiques, il s’est lancé dans un nouveau projet, toujours dans le domaine du bois. Notre échange a porté sur de nombreux sujets passionnants et instructifs qui abordent les enjeux de la ruralité, leurs acteurs locaux, les métiers du bois, de l’innovation, la formation des Compagnons, la conception écologique et le réemploi. la préservation de l’environnement, et j’en oublie sans doute. Place à l’interview. Allez, c’est maintenant ! Bonjour Léopold, merci de me recevoir, je suis ravie de te rencontrer.
Orateur #1
Bonjour Gaëlle, de même, c’est un plaisir de pouvoir te rencontrer dans nos locaux.
Orateur #0
Tu es le fondateur de Moduléo Bois, des espaces modulaires d’habitation, 100% bois, recyclables, sans surcoût et modulables à l’infini. C’est ce qui est marqué sur le site internet.
Orateur #1
Et c’est exact.
Orateur #0
Alors, la société est située en Isère, à Saint-Savin précisément, une petite commune de 4000 habitants, et ton entreprise s’appuie sur la ruralité pour son développement. Tu vas m’expliquer tout cela, mais avant de démarrer l’interview, j’aimerais bien que tu me décrives le lieu où nous enregistrons ce podcast.
Orateur #1
Alors, ici on est dans l’espace Harmonia, on est dans un espace co-working à vos milieux. donc en Isère. C’est un espace qui correspond vraiment à l’image et à l’identité de Moduleo, puisqu’on a beau être dans une zone industrielle, on est dans un lieu qui est entouré de verdure, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il y a aussi des ruches, plusieurs ruches, et nous on a adhéré au projet Harmonia il y a peu de temps, mais quand on a découvert ce lieu, on est tombé amoureux, parce que Moduleo a son image rurale. Avoir ces bureaux au milieu d’une zone industrielle dans un petit coin de ruralité nous permet de travailler vraiment à notre image.
Orateur #0
Avant de présenter Modulé au bois, je te propose de te présenter quel est ton parcours, tes aspirations, les raisons pour lesquelles tu as eu envie de travailler dans le secteur du bois.
Orateur #1
Je suis charpentier depuis plus de 20 ans maintenant. J’ai été formé et je suis compagnon charpentier des devoirs du Tour de France. donc la Fédération Compagnonique des Métiers du Bâtiment. J’ai démarré ma formation à l’Institut Européen, formation des compagnons du Tour de France qui se situe à Mouchard, dans le Jura. J’ai ensuite effectué mon Tour de France pendant 8 ans. J’ai voyagé dans plusieurs villes en France. Et à mon retour, j’ai co-créé une première société qui s’appelle FD Charpente, que j’ai créée avec mon associé en 2012, où… On est spécialisé dans la charpente, la construction bois et la couverture. Et puis, il y a trois ans maintenant, ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête, je me suis dit, dans la construction en général, on construit tout sur chantier. Et au jour d’aujourd’hui, pour moi, pour nous, l’avenir, c’est la construction, ce qu’on appelle hors-site, donc la construction modulaire bois, où on préfabrique l’intégralité de nos espaces en usine, où on les aménage complètement, et ensuite, on va les livrer directement… Chez le client. Deux raisons à ça. La première, environnementale, ce qui nous permet de gérer nos déchets, de gérer la rotation des camions sur chantier. Vu qu’on fait tout en usine, les salariés se déplacent beaucoup moins. Et ensuite, un confort de travail aussi pour nos salariés par rapport aux changements climatiques, aux aléas climatiques. Les salariés peuvent travailler à l’abri et surtout aussi l’été, ne pas être exposés aux fortes chaleurs. Je voulais développer cette société. justement pour ce côté environnemental et ce côté confort de travail.
Orateur #0
Alors si tout est fait en usine et que l’aléa climatique n’est plus une contrainte, est-ce que ça veut dire que les délais sont raccourcis au niveau de la construction ?
Orateur #1
Tout à fait, les délais sont raccourcis et sont surtout maîtrisés, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de problème de qualité ou de retard de livraison de certains produits puisque en fait… Du moment où on commence à construire en usine, c’est que tous les produits sont prêts à être assemblés. Comme en fait dans le monde de l’automobile, c’est le même principe. Aujourd’hui, un concessionnaire ne fabrique pas sa voiture. C’est-à-dire que la voiture est assemblée en usine et ensuite est livrée chez les clients. L’idée, c’est d’essayer de construire un produit certes industrialisé, mais avec la touche et la réflexion artisanale pour avoir un produit de qualité. Et produits préfabriqués industrialisés ne dit pas… produits type grands magasins d’ameublement.
Orateur #0
Je reviens sur ton parcours, parce qu’on est vite allé sur Moduleo, donc tu parlais de ta formation professionnelle, mais qu’est-ce qui a fait que… Tu as eu envie d’aller vers le bois, vers la charpente ?
Orateur #1
Alors ça, c’est depuis mon enfance. J’ai toujours aimé le bois, j’ai toujours beaucoup bricolé le bois, j’ai toujours fait de petites constructions, des cabanes. Et le bois est vraiment la matière passion. C’est-à-dire que dans le compagnonnage, on dit souvent, il y a la matière et l’esprit. Et l’esprit arrive après la matière. Donc il faut déjà pouvoir aimer une matière, aimer la travailler. Et ensuite, on développe le côté innovation, le côté… techniques autour de cette matière.
Orateur #0
D’accord. Et au niveau familial, pas de parents, grands-parents ou arrière-grands-parents dans ce milieu ?
Orateur #1
Alors, dans l’artisanatie, mon père et mon grand-père étaient artisans, mais en maçonnerie, pas dans le monde du bois.
Orateur #0
D’accord. Donc, ça a été une découverte.
Orateur #1
Exactement.
Orateur #0
Alors, on va revenir à Mauduleo. Tu nous as expliqué que tu sentais un peu les choses évoluer. Alors, peut-être que tu avais déjà des demandes clients à l’origine qui parlaient de ce type de possibilités. de pouvoir tout construire en bois de manière hors sol ?
Orateur #1
Alors, on avait des demandes indirectes, c’est-à-dire qu’on observe que dans notre clientèle, sur certains projets, nos clients sont dans la recherche de choses qui peuvent être faites plus rapidement. Les gens souhaitent avoir des projets qui se réalisent dans des délais assez restreints. Et donc du coup, on s’est dit, mais pour arriver à ça, il faut vraiment qu’on développe un produit qui puisse répondre à cette demande. Et au départ, la première idée était… pas forcément d’aller dans ce qu’on fait aujourd’hui avec Moduleo, c’est-à-dire que c’était une idée de construire des bâtiments, mais dans le monde de la construction classique. Sauf qu’on se heurte vite à des gros problèmes de réglementation, ce qu’on appelle dans le bâtiment la bible du bâtiment qui est le DTU, avec des avis techniques, des attaques, c’est très cher, c’est beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et nous, on ne veut pas rentrer là-dedans pour le moment. Donc c’est pour ça qu’on a développé ce qu’on fait aujourd’hui chez Moduleo.
Orateur #0
Tu disais que les bâtiments ont été faits sur mesure, pour autant Moduleo ce sont des modules, donc comment se positionne le produit ?
Orateur #1
On a développé et déposé un brevet sur notre système constructif qu’on a appelé Caméléo. C’est un produit technique, constructif, qui nous permet de construire toute la partie mur, plancher, dalle, toiture, avec un produit préfabriqué de composants de bois, c’est-à-dire qu’aussi bien sur la structure, l’éparement. ou l’isolation, tout est en bois pour un côté recyclable et surtout reconditionnable par la suite. Et on a standardisé les dimensions, c’est-à-dire que le produit a des cotes fixes, ce qui nous permet d’avoir un stock permanent et de réaliser après les surfaces et les formes de bâtiments que nos clients souhaitent, mais avec un produit à la base qui est standard. Alors, ce produit a des limites, bien sûr. La limite est que… Par rapport à une construction classique où un architecte décide de faire un bâtiment de 5,25 mètres par 10,12 mètres, nous, on ne fera peut-être que des bâtiments qui font 5,50 mètres par 10 mètres, parce qu’on n’a pas des cotes au centimètre, vu qu’on a un produit standardisé. Mais ce qui nous permet de répondre dans le milieu du tourisme en particulier, tourisme insolite, de répondre à une demande et à une solution d’hébergement.
Orateur #0
À ce jour, tu as combien de constructions réalisées ?
Orateur #1
Alors, on a créé la société en janvier 2021. Les deux, voire trois premières années, c’est-à-dire jusqu’en janvier 2024, ont été des années de R&D, d’essais, de prototypage. Et depuis janvier, on a vraiment démarré la commercialisation. Donc on a plusieurs projets en cours de construction. On a deux projets livrés l’année 2025, où ce sera vraiment notre année de commercialisation à forte intensité.
Orateur #0
Vous serez prêt en 2025 ?
Orateur #1
Tout à fait.
Orateur #0
Pour répondre à toutes les demandes ?
Orateur #1
Tout à fait. Parce qu’on travaille en partenariat avec un industriel qui nous produit notre système breveté, qui vient actuellement de changer toute sa ligne de production et qui sera vraiment opérationnel à 100% dès 2025.
Orateur #0
Ce partenaire industriel, il est également situé en Isère ?
Orateur #1
Non, il n’est pas situé en Isère, il est situé en Alsace. C’est un industriel franco-suisse. On travaille depuis des années, je travaille aussi bien avec ma société FD Charpente qu’avec Moduleo. En région Rhône-Alpes ? Il n’existe pas d’industriel fort capable de travailler des produits techniques, d’ingénierie. Tout ce qu’on appelle les parties industrialisées, des produits hors du produit de poutre bois classique, en bois massif. C’est une entreprise française, un franco-suisse, qui a accepté surtout aussi de nous aider à développer notre produit.
Orateur #0
D’accord, en tout cas, on reste en France pour l’aspect production. Le bois aussi ?
Orateur #1
Tout à fait, le bois peut être sourcé français. Tout dépend des demandes de clients qu’on a. Si le bois n’est pas français, il ne vient pas non plus de l’autre bout du monde. C’est du bois qui vient de Suisse ou d’Allemagne, très local, très européen. Et on ne va pas le chercher à l’autre bout du monde.
Orateur #0
On a commencé à parler un petit peu des caractéristiques de ces habitations. Est-ce qu’on peut parler d’habitation ?
Orateur #1
Exactement, tout à fait. Espaces, c’est vraiment le bon terme. Habitation, c’est un terme qu’on n’emploie pas parce que justement, on n’est pas là pour créer de l’habitation, c’est-à-dire d’habitat principal. On est vraiment sur le côté hébergement touristique, hébergement de salariés, d’entreprises qui se déplacent sur le territoire. Alors… de bureaux. Le premier chantier qu’on avait réalisé avec Moduleo d’ailleurs, ce sont des bureaux qui sont à Montluel, sur un gros chantier qui est construction. C’est un chantier qui dure sur plusieurs années et ils voulaient des bureaux vraiment très responsables, qui sont 100% autonomes, pas raccordés au réseau, qui ont l’avantage d’être réversibles au terme du chantier, c’est-à-dire qu’ils pourront être réutilisés sur un autre endroit pour un usage du bureau. pour faire de l’hébergement ou pour tout type d’usage. C’est le gros avantage, on a un produit qui n’est pas à usage unique et qui dans sa vie va évoluer selon les besoins et les demandes.
Orateur #0
Donc il est démontable et transportable ?
Orateur #1
Tout à fait, et surtout reconditionnable. Dans le terme reconditionnable, j’insiste vraiment là-dessus, c’est le fait où le produit on peut le repasser en usine, redémonter une façade, la reconditionner. la remettre en place sans devoir réutiliser de nouveaux matériaux ou de nouveaux isolants ou de nouvelles menuiseries. C’est pareil, nos menuiseries sont standardisées dans leurs dimensions, ce qui permet de les réutiliser en permanence d’un chantier à l’autre, d’un client à un autre, sans devoir renouveler de la matière.
Orateur #0
D’accord, oui, effectivement, en ce moment, on est beaucoup dans la tendance du recyclage, réutilisation, reconditionnement. Et donc là, on est en plein dans cette tendance. pour éviter de gaspiller. Puis surtout, on est aussi dans cette tendance un peu seconde main. On parle beaucoup de seconde main pour les vêtements, pour les accessoires. Et là, c’est un peu également s’appliquer à Moduleo.
Orateur #1
Tout à fait. C’est quelque chose qu’on ne voit pas du tout aujourd’hui dans le monde du bâtiment et de la construction. C’est-à-dire qu’on part d’un principe. C’est une culture aussi française, mais dans le sens où chaque bâtiment qu’on construit, c’est un prototype aujourd’hui. C’est-à-dire qu’il y a un architecte qui fait un plan qui est unique. Le projet, il ne va se faire qu’une fois. Nous, on veut montrer que chez Moduleo, c’est possible, avec la technique de construction hors site qu’on emploie, de réaliser des bâtiments qui ne sont pas des prototypes, qui peuvent être réutilisés. Et avec nos cubes, vu que nos bâtiments sont construits en cubes, c’est des petits cubes qu’on assemble les uns dans les autres, le cube peut être dans un sens pendant 10 ans, et un autre endroit le reste de sa vie. Il faut bien se dire que le problème actuellement, C’est qu’on a des bilans carbone qui sont catastrophiques dans le bâtiment. Le bâtiment est une activité qui pollue une des plus en France et même dans le monde. Donc il faut essayer d’imaginer de pouvoir faire mieux, autrement, avec la même qualité, voire une meilleure qualité, tout en respectant les besoins et l’économie de chacun.
Orateur #0
Donc tu parlais de bâtiment autonome, donc à la fois pas besoin de raccordement. Mais en plus, pas d’embase béton, le sol n’est pas artificialisé. Est-ce que tu peux nous parler de ces deux aspects, l’aspect autonomie et l’aspect hors-sol ?
Orateur #1
Pour parler de la partie fondation, ce qu’on appelle classiquement dans le bâtiment, on a l’habitude de créer des fondations béton, donc d’utiliser beaucoup de béton pour pouvoir poser nos bâtiments ou fabriquer nos bâtiments qui sont posés sur des sols capables de recevoir des constructions. Nous, au jour d’aujourd’hui, on part dans le principe, il existe des techniques de ce qu’on appelle des systèmes de fondation par pieux vissés. Donc c’est des pieux métalliques qui sont vissés, ancrés dans le sol, où on vient après directement poser nos modules dessus. Gros avantage, c’est qu’à la fin de l’usage de nos espaces, on dévisse les pieux et on rend le sol dans son état naturel, comme il était avant qu’on arrive en fait. Il n’y a pas de démolition, il n’y a pas de recyclage de béton, on n’abîme rien. Comme tu disais, pas d’artificialisation, donc pas de problème pour l’écoulement des eaux de pluie lors de gros orages. Ensuite, sur la partie autonomie, l’autonomie c’est quoi ? Tout simplement, c’est être capable de vivre, d’utiliser un bâtiment sans être accordé sur les réseaux traditionnels, eau, électricité, traitement des eaux usées. On a des systèmes, tout ce qui est production énergétique par nos panneaux photovoltaïques, stockage sur batterie, récupération des eaux de pluie avec son traitement et traitement des eaux usées par des systèmes de phytotinie, donc c’est la filtration par les plantes, ou l’ombrifiltre, donc ça c’est le traitement par les vers de terre. C’est très adapté sur des petits espaces, sur de l’hébergement insolite, sur de l’hébergement de la nuitée, ou… Il y a très peu de consommation d’eau parce que forcément, il n’y a pas de machine à laver, il n’y a pas de lave-vaisselle. Ça fonctionne très bien au niveau autonomie. Il faut savoir une chose, c’est qu’il ne peut pas y exister d’autonomie à 100%. Pourquoi ? Parce que l’eau, si on fait de la récupération d’eau de pluie, cette année, on est sur une année très pluvieuse, mais sur des années de sécheresse, on ne peut pas garantir une autonomie à 100% au niveau de l’eau. L’électricité, c’est pareil. Mais sur des petits espaces, c’est très bien adapté parce qu’on a l’exemple de… ce bâtiment à usage de bureau, qui a toilettes, cuisine, énergie solaire, où ça fait plus de deux ans maintenant qu’il est installé et il n’y a jamais eu de problème de manque d’énergie.
Orateur #0
Tu travailles avec des partenaires pour ces installations de panneaux photovoltaïques, batteries, traitements ?
Orateur #1
Tout à fait, on est une société partenaire qui est locale aussi, qui développe ces systèmes depuis très longtemps, qui est située à… à Amberieux-en-Buget. Il y a une technicité dans le domaine qui est capable de répondre aux besoins globales d’autonomie.
Orateur #0
Est-ce que tu as compté le nombre de solutions possibles avec ces différents cubes ?
Orateur #1
Je vais peut-être te répondre d’une façon bizarre, mais c’est infini. On peut réaliser les surfaces à l’infini. On peut faire aussi bien un bâtiment de 20 m² que de 2000. Après, le but… Et notre objectif, ce n’est pas de faire des bâtiments de 2 mm², c’est justement ce côté un petit peu minimaliste, montrer ce qu’on peut faire dans de petits espaces. L’avantage qu’on a, c’est qu’on a une architecte d’intérieur qui travaille avec nous et qui développe ces espaces justement sur le côté minimaliste pour essayer de rendre un aménagement possible, facile à vivre dans des espaces qui ne sont pas forcément immenses. L’avantage aussi, c’est qu’on peut faire, même avec un produit standard, on peut faire les formes. des formes à l’infini, c’est-à-dire qu’on peut très bien faire un bâtiment de forme carrée, en L, en U, à étage. On part du principe, c’est comme un enfant de 3 ans jouer avec des cubes. Nous, c’est pareil en fait. On n’a pas 3 ans, on en a un petit peu plus grand. Par contre, on fait pareil, toute la journée, on joue avec des cubes. Et les cubes sont un petit peu plus gros.
Orateur #0
Alors, tu m’as parlé des caractéristiques de ces constructions. Est-ce qu’il y a d’autres spécificités qui font qu’on va pouvoir dire Ah ben ça, c’est un espace modulé haut alors que l’autre, c’est un autre constructeur.
Orateur #1
Dans le marché du modulaire, du modulaire de tourisme particulièrement, la grosse différence qu’on a, c’est qu’on est capable d’aller dans des endroits qui sont très restreints. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, un bâtiment de 20 mètres carrés, nous, on peut l’emmener sur un tout petit camion, le mettre en place dans des endroits très difficiles d’accès. Nos concurrents, eux, fabriquent un bâtiment qui peut vite être en convoi exceptionnel. rendre des installations impossibles parce que si on ne peut pas arriver avec un gros camion, on ne peut pas le mettre en place. Nous, ces petits modules à la base, ils font une tonne, une tonne deux, qu’on assemble les uns dans les autres et qui permettent de faire des bâtiments avec la surface qu’on souhaite sans devoir employer des gros moyens ou commencer à couper quatre arbres pour pouvoir accéder. L’idée, c’était vraiment de rendre accessible un hébergement dans des zones inaccessibles.
Orateur #0
Prendre accessible un hébergement dans des zones inaccessibles. Là, effectivement, l’enjeu est assez énorme. Pour le moment, vous n’avez pas rencontré de grosses difficultés jusqu’à présent ?
Orateur #1
Non. En gros, tant qu’on peut arriver avec un petit camion 3,5 tonnes, comme on appelle un petit camion de chantier classique qu’on voit de partout, si un petit camion passe, on peut livrer un module EO sans problème. Et sans non plus devoir mettre de gros moyens de levage et de grosses grues très lourdes, avec une… de tout petits camions-grues et un petit 3,5 tonnes, on arrive à livrer nos espaces sans difficulté.
Orateur #0
Ça me fait penser au tiny house, dont la tendance aussi se développe depuis quelques années. On est un petit peu sur ce modèle-là également ?
Orateur #1
Tout à fait, ça fait partie. Le terme tiny house français, dans la tête des gens en général, c’est une petite maison sur remorque. Bon, ça c’est très français. La tiny house, c’est une petite maison, tout court. Alors, nous, on fait partie du domaine de la… tiny house, mais bien sûr, on n’a pas la remorque dessous. Pourquoi ? Pareil, pour diverses raisons, une tiny house, souvent sur remorque, comme on trouve sur le marché, ça reste quelque chose de très haut, très long, très volumineux, ou pareil, on ne peut pas accéder n’importe où, ou sur des terrains qui sont compliqués, c’est-à-dire ce que j’appelle des terrains compliqués, c’est des terrains à forte pente, ou des terrains où il faudrait passer un petit ruisseau, une rivière. Aujourd’hui, on ne peut pas… à Stéline Teigneus. Nous, avec nos modulés hauts, on peut s’installer sur des terrains très très pentus, via le système de pieux, de techno-pieux, qui nous permet de s’installer n’importe où, sans grosses difficultés. Après, pareil, le marché de la petite maison sur remorque est un marché aussi de niche, qui fait partie du développement de l’économie aussi rurale. Mais nous, on a pris l’option de ne pas forcément mettre nos espaces sur une remorque.
Orateur #0
Alors, côté… Autorisation, construction, est-ce qu’il y a une obligation d’installer ces espaces sur du terrain constructible ? Quelle démarche faut-il faire pour avoir l’autorisation d’installer ces modules ?
Orateur #1
Aujourd’hui, la loi française ne nous facilite pas la chose. Les lois urbanistiques françaises ne font pas de différence entre la teigne à housse et de l’habitat traditionnel. Qu’on soit ancré ou non ancré au sol, du moment où on pose… Une construction sur un terrain, qu’on la pose ou qu’on l’ancre au sol sur des fondations dures, la loi ne fait pas de différence. Aujourd’hui, c’est très clair, toute construction qui fait plus de 5 m² d’emprise au sol et de surface de plancher est sujettie à une déclaration de travaux, déclaration préalable, jusqu’à 20 m², et au-dessus de 20 m², c’est un permis de construire. Et forcément, c’est sur un terrain constructible. Il y a une petite… dizaines d’années, la loi Allure a autorisé les communes, dans des zones ce qu’ils appellent les zones pastillées, à autoriser ce type d’habitat. Le problème qu’il y a, c’est que aucun maire, aucune commune maîtrise vraiment cette loi. A chaque fois, c’est un long calvaire pour les personnes qui voudraient installer ce genre d’habitat sur du terrain non constructible, parce que la loi n’est pas faite. dans le sens de développer ce genre de choses. Par contre, la seule chose qu’on peut faire sur un terrain non constructible, c’est de déposer, de poser ou déposer une construction dans un délai de trois mois au maximum par an. C’est la seule chose qui est autorisée sur un terrain non constructible.
Orateur #0
Quelle solution vous proposez alors pour ce type de situation ?
Orateur #1
Il y a deux choses, c’est-à-dire que le fait que ce soit des logements qui se montent et qui se démontent très facilement, On propose une solution justement qui est principalement destinée aux agriculteurs pour faire de l’agritourisme, qui puisse tous les trois mois déplacer le module EO sur différents terrains afin de respecter cette loi et cette norme de trois mois. Ou alors, après si c’est sur des projets un petit peu plus professionnels, par exemple un agriculteur qui voudrait vraiment développer… du tourisme à la ferme, de l’hébergement à la ferme, pour faire découvrir son activité. C’est un travail à faire avec les élus locaux pour proposer le projet et leur expliquer un petit peu ce qu’il en est, leur montrer le produit, leur dire qu’on n’est pas sur de la construction classique, qu’on n’est pas sur du béton, qu’on n’est pas sur des projets fixes qui sont indémontables. Après, il faut réussir à convaincre les élus locaux et à leur expliquer et à leur prouver que c’est quelque chose qui est viable et qu’on peut allier. économie et environnement, de permettre à nos agriculteurs ou à des particuliers qui veulent développer une activité complémentaire, de pouvoir le faire tout en respectant l’environnement.
Orateur #0
Voilà, ça va apporter de l’activité dans des zones où il y en a bien besoin, des zones rurales, ça va dynamiser la zone et donner un peu de souffle à ces zones rurales qui n’attirent plus, qui au niveau du tourisme deviennent un peu l’être morte.
Orateur #1
Tout à fait.
Orateur #0
Donc ça peut être effectivement une solution vraiment intéressante. Alors justement, on parlait du rural. Je pense qu’on l’a un peu deviné. Qu’est-ce qui fait que la ruralité est un atout pour Moduloéo ? Et question plus personnelle, qu’est-ce qui te plaît dans la ruralité, dans la campagne ?
Orateur #1
Je suis né dans la ruralité. Je suis quelqu’un qui adore la nature, qui adore être dans la nature et vivre dans la nature.
Orateur #0
La ruralité est un petit peu économiquement laissée de côté, où on ne développe pas assez, on ne va pas chercher toutes les valeurs qu’il peut y avoir dans la ruralité. L’objectif c’est de montrer aussi aux gens et de permettre aux gens, aux citadins qui ont besoin aussi de pouvoir s’aérer, de leur dire, venez découvrir nos territoires. Ici on est à 40 km de Lyon et on a des magnifiques territoires, des magnifiques paysages qui ne demandent qu’à être vus. mais il n’y a pas de communication qui permet aux gens de leur dire Venez, où d’hébergement ? Ici, il y a un gros manque d’hébergement dans la région. Je le vois bien, nous on a un moduléo en location pas très loin, où en fait c’est beaucoup de citadins qui viennent pour une nuit ou deux le week-end, et qui se disent Mais en fait, c’est magique, on fait 40 km, on n’a pas besoin d’en faire 400, on est au milieu de la nature, on peut découvrir, on peut aller marcher, on peut aller faire du VTT, on peut… C’est pareil, quand on discute avec les restaurateurs, les petits commerçants, Les agriculteurs, en fait, ils se disent que les gens ne viennent pas nous voir parce que ce qui manque, c’est de l’hébergement, c’est de la nuitée. Mais de la nuitée, ils ne veulent pas venir dormir en plein centre-ville. Le but étant, c’est que s’ils viennent visiter nos campagnes, ils veulent dormir à la campagne, ce qui est normal. Mais on ne sait pas parce qu’on n’est pas ici dans une région touristique, dans un territoire touristique à proprement dit. Et donc, du coup, on se dit, on ne va pas développer. Il n’y a rien à développer, il n’y a rien à voir. Ce n’est pas du tout la bonne politique. très bons restaurateurs dans la région et en fait ils ont que vraiment les locaux locaux ils ont pas les semi-locaux, ce que je peux appeler les semi-locaux, parce que les gens veulent pas faire 40 kilomètres pour aller au restaurant puis rentrer après le soir chez eux, voilà
Orateur #1
Je voyais un petit avantage aussi peut-être du rural c’est par rapport à tes salariés au recrutement j’imagine que tu cherches des gens compétents dans le travail du bois et c’est peut-être pas forcément dans les grandes îles que tu vas les trouver…
Orateur #0
C’est difficile d’attirer les jeunes, et moi je le vois bien, même moi en tant que compagnon, nous dans nos centres de formation, on a du mal en fait à leur donner envie. C’est-à-dire que les métiers du bois, les métiers de la construction, c’est des métiers d’avenir et des métiers où il y a plein d’innovation. Et en fait, la preuve en est avec Moduleo, ça montre et ça prouve qu’on peut, sur des techniques traditionnelles, en gardant les techniques traditionnelles, mais en essayant d’innover et… d’utiliser des moyens numériques, tout ce qu’on a aujourd’hui à portée de main pour développer nos métiers et montrer aux jeunes qu’on ne travaille plus comme il y a mille ans en arrière et on est capable de toujours créer ses dix doigts, mais en le faisant autrement et mieux en fait. Le problème du recrutement qui est un problème je pense général, mais on n’arrive pas et on a du mal à donner envie aux jeunes. On a vraiment beaucoup de mal parce qu’on est un petit peu trop sur nos acquis et pas assez sur l’innovation.
Orateur #1
Toi, tu accueilles des compagnons, des jeunes en contrat de professionnalisation ou en contrat d’alternance ? Tout à fait. Je n’en doute pas les bons mots.
Orateur #0
Tout à fait. Les deux, on a des jeunes, donc des apprentis, et on accueille des jeunes qui sont sur leur tour de France, qui sont en train de faire leur tour de France.
Orateur #1
Tu as besoin de recruter en ce moment ? Tu cherches des profils, des compétences ?
Orateur #0
On cherche tout le temps. Bien sûr, on est beaucoup sur le… Sur l’envie, on ne cherche pas forcément des jeunes qui sont formés, on cherche juste des jeunes ou des moins jeunes. Quand j’emploie le terme jeune, ce n’est pas forcément…
Orateur #1
Oui, ça peut être des gens en reconversion également.
Orateur #0
Tout à fait, mais nous, ce qu’on veut, c’est des gens qui nous montrent qu’ils sont motivés et qui ont envie de ramer dans le projet avec nous.
Orateur #1
Ils ont envie d’apprendre et de partager cette aventure. C’est aussi une aventure, quelque part.
Orateur #0
C’est une aventure. Bien sûr, c’est surtout une passion, c’est des métiers passion. De toute façon, on ne peut pas faire ces métiers si on n’est pas passionné. Tous les matins, je vais au travail et je ne vais pas au travail, je vis ma passion en fait. Sinon, on ne peut pas faire ces métiers-là.
Orateur #1
Quand je suis venue, j’ai vu qu’il y avait un bâtiment pour les compagnons et un autre bâtiment concernant justement l’innovation du bâtiment. Alors peut-être que ça comprend également des bâtiments bois. Est-ce que tu peux nous en dire deux mots ?
Orateur #0
Alors oui, tout à fait. En plus, c’est juste à côté d’ici. Comme tu dis, tu es passé devant. À Villefontaine, oui, il y a l’association ouvrière, donc des compagnons. Donc, ce n’est pas les compagnons où moi, je suis, mais c’est le même objectif et le même but. C’est de former des jeunes dans leur métier. Et juste à côté, il y a ce qu’on appelle les grands ateliers. Ces grands ateliers sont un espace d’innovation. C’est marrant parce que les compagnons et ce lieu, les grands ateliers, sont à côté. On peut voir que le compagnonnage peut rimer avec l’innovation. Il faut bien se dire une chose, c’est qu’au XIIe siècle, le compagnonnage a été créé sur l’innovation. Les personnes qui ont créé les cathédrales étaient dans l’innovation perpétuelle. Aujourd’hui, on est dans l’innovation perpétuelle. On appelle ça du monument historique quand on va refaire Notre-Dame ou des églises ou des cathédrales. Mais pour eux, ce n’était pas du monument historique, c’était l’innovation. Et on l’oublie trop aujourd’hui. Et c’est pour ça, je pense, que les jeunes se disent bah oui, c’est bien, ils ont refait Notre-Dame, on en a parlé depuis 2019, ils ont fait la charpente, on a beaucoup communiqué là-dessus Mais à mon sens, la communication, elle est sur le fait de montrer autre chose, de dire oui, on sait refaire ce que nos aînés, nos anciens On inventait en fait, c’était de l’invention. Et aujourd’hui, on peut laisser quoi comme trace ? Et aujourd’hui, ils sont un peu bloqués parce qu’on ne les pousse pas. Les jeunes ont l’exemple d’aller bosser, inventer quelque chose, travailler pour ça. Mais l’exemple des grands ateliers à la Villefontaine à côté des compagnons est vraiment un exemple type que formation compagnonique et innovation, on peut rimer ensemble, on peut s’allier.
Orateur #1
On n’a pas parlé des compagnons plus que ça. C’est une organisation, c’est une école, c’est quoi exactement ?
Orateur #0
Alors, à l’origine, le compagnonnage, c’est un mouvement, oui. Donc, c’est des ouvriers qui se rassemblaient en communauté pour pouvoir construire différents chantiers sur tout le territoire français. Et petit à petit, depuis le milieu du XXe siècle, on a créé vraiment des centres de formation. Donc, on a nos centres de formation. C’est des CFA, des lycées professionnels. Le plus grand exemple qu’on a, c’est l’Institut européen de formation des compagnons du Tour de France à Mouchard, qui forme du CAP au bac pro, à la licence. comme un centre de formation classique ou un lycée classique et qui permet après de partir sur le tour de France pour pareil voyager de ville en ville ou partir dans d’autres branches, dans des côtés plus ingénierie, bureau d’études. Mais la formation initiale chez les compagnons permet de pouvoir choisir d’infinies possibilités pour la poursuite de la formation.
Orateur #1
D’accord. On va passer au volet communication. Donc… Tu l’as expliqué, la commercialisation va vraiment démarrer l’année prochaine. Comment tu comptes faire connaître la marque Moduleo et les produits Moduleo ?
Orateur #0
La communication, effectivement, on travaille beaucoup dessus actuellement. On avait déjà un site internet, on avait lancé des premières choses au tout début de Moduleo. On avait très peu de contenu parce que quand on a démarré Moduleo, bien sûr, on n’avait pas de réalisation. Depuis un mois, on en a encore pour deux ou trois mois, on revoit complètement la communication. On refait le site internet, on a refait toute notre partie plaquettes, flyers, et on va maintenant aussi revoir un petit peu tous nos réseaux sociaux et site internet. Localement, on veut aussi se faire aider de la presse pour tout ce qui est milieu un petit peu agricole, pour que les agriculteurs nous connaissent et se disent, ah oui, ça peut être une bonne solution. C’est vraiment vers là où on veut aller.
Orateur #1
Est-ce qu’en fait, les cibles prioritaires, ce sont les agriculteurs, les collectivités ? Est-ce qu’il y a une cible qui est au-dessus des autres ?
Orateur #0
Alors, au jour d’aujourd’hui, effectivement, comme tu l’as dit Gaël, on a trois cibles prioritaires qui sont les particuliers, les collectivités et les professionnels. La majeure partie aujourd’hui de notre clientèle, ce sont les particuliers. Pour te donner un exemple, les particuliers, ils ont une maison. Autour de la maison, il y a un petit peu de terrain. Ils se disent, ils ont besoin d’un espace de travail. Ils se disent, on va créer une petite chambre. pour recevoir nos amis, et puis quand on ne reçoit pas nos amis, on peut la mettre en location sur des plateformes type Airbnb, Booking, voilà. Ensuite, maintenant, on veut vraiment développer le côté professionnel, donc professionnel quand je peux entendre la partie agriculteur, mais aussi pour les grandes entreprises qui ont des salariés qui sont un petit peu sur tout le territoire, et que souvent ils les font venir au siège social de l’entreprise, et bien… Ils n’ont pas forcément de place pour les loger. Ils sont obligés de louer des hôtels. Donc il y a des entreprises qui cherchent à se dire on va investir dans quelques espaces modulés hauts qu’on met autour de l’entreprise. Comme ça, nos salariés logent chez nous. Et ensuite, on veut vraiment aussi toucher les collectivités pour développer aussi ce côté tourisme citadin. C’est-à-dire que les citadins puissent venir localement. Mais les collectivités ont souvent beaucoup de terrains non exploités qui peuvent mettre en fait… durant une durée bien déterminée, mais se dire, pendant six mois, on peut mettre trois modulés hauts sur ce terrain-là, et puis les six mois d’après, on met sur un autre terrain, sur une autre commune, voilà. C’est presque le plus dur, les collectivités, parce qu’on touche le domaine public, c’est-à-dire que c’est toujours très long, parce qu’il faut déjà faire connaître notre produit. Aujourd’hui, notre produit, vu qu’on est très peu connu, c’est difficile de leur dire, on a quelque chose qui marche et qui fonctionne, parce que les collectivités vont beaucoup regarder… la puissance de frappe qu’on a et vu qu’aujourd’hui on n’a pas de grosse puissance de frappe, il faut qu’on fasse nos preuves vraiment avant de pouvoir toucher les collectivités.
Orateur #1
Donc avis aux élus, aux maires, aux agents publics, ça peut répondre à un besoin qu’ils ont identifié. Ne pas hésiter à contacter Léopold Durand et puis se lancer dans cette aventure qui en plus montre un peu le côté aussi, le souci de la protection de l’environnement, d’aller vers des produits et puis des hébergements ou des services qui sont divers, en tout cas qui sont moins impactants pour l’environnement. Ça peut être aussi une bonne porte-drapeau de cette volonté-là.
Orateur #0
Tout à fait. Et surtout, pour bien ce qu’on veut démontrer, ce que je veux vraiment démontrer, et ce qui me tient moi vraiment à cœur, comme modulé haut, on ne peut pas opposer économie et environnement. On est capable aujourd’hui de faire vivre un territoire rural sans tomber dans le côté pollution, non-respect de l’environnement, urbanisation, artificialisation. En fait, non, ça nous… Justement. On veut montrer que c’est possible.
Orateur #1
Il y a d’autres solutions.
Orateur #0
Exactement. Il y a d’autres solutions que la solution classique. Quand on dit tourisme, c’est construire des logements. Non, en fait, on ne parle pas de construction. On parle d’aménagement, on parle de possibilités réversibles. On ne parle pas de construction définitive.
Orateur #1
Dernière petite question de communication. Est-ce que c’est possible de visiter un espace où il y a un projet d’installation ? visitables dans les mois qui viennent ?
Orateur #0
Alors, tout à fait. Aujourd’hui, bien sûr qu’il y a la possibilité de visiter un espace en situation. Il faut prendre rendez-vous au préalable parce qu’on a des espaces en situation qui sont chez des clients, ce qu’on peut dire des clients partenaires, c’est-à-dire qui nous laissent la possibilité d’aller chez eux pour justement montrer un espace aménagé, en fonctionnement, pour que les clients puissent s’en rendre compte de ce que c’est vraiment Moduleo. Deuxième petite information qui est une information… qui va être un petit peu exclusif, mais oui, depuis, voilà, donc je te l’annonce en avant-première Gaël, normalement, ici à l’Espace Harmonia, d’ici quelques mois, il y aura un petit moduléo qui sera justement destiné à la visite de nos clients, voilà, qui puissent à la fois venir dans l’Espace Harmonia pour nous rencontrer, mais aussi pouvoir visiter et toucher de ses doigts et de ses yeux ce qui est moduléo.
Orateur #1
Dernière question que je pose à tous mes invités. Si tu avais une baguette magique, qu’est-ce que tu aimerais pouvoir changer, développer, transformer ?
Orateur #0
Ce côté d’ouverture, de pouvoir travailler plus facilement avec les pouvoirs publics, que ce soit plus fluide, qu’ils soient plus ouverts à nous recevoir et à entendre un petit peu ce qu’on propose, ce qui différencie un petit peu de ce qui se fait aujourd’hui et de pouvoir nous écouter. nous laisser plus de chance pour qu’on puisse prouver de quoi on est capable avec Moduleo. On fait un test sur une année, une collectivité nous dit, vous avez carte blanche, on fait un test, on fait un bilan au bout d’un an, et de dire que vous nous avez vendu et ce que vous nous expliquez, ça marche vraiment. On est une petite structure, on est une petite société. Ce qu’on a, c’est nos dix doigts pour pouvoir avancer. On a besoin de plus de soutien des pouvoirs publics. On n’a pas beaucoup de moyens, mais on a les idées. Oui, oui. Dans beaucoup de projets, il y a deux grosses contraintes à chaque fois. C’est les contraintes financières et les contraintes administratives et juridiques. Les contraintes financières, à la limite, si on n’avait pas ces contraintes administratives, il n’y aurait pas de souci parce que si on avait justement les autorités qui nous laissaient plus de place et plus de prototypage, qu’on puisse avoir la place pour prototyper, pour… pour essayer, pour tester. Le produit, on voit qu’il fonctionne. La partie financière va couler presque de source. J’exagère un petit peu, mais ça va se faire tout seul petit à petit. On défend très mal la ruralité. On le voit très bien. Tout est fait au niveau des grandes villes, au niveau des grosses métropoles, mais le côté campagne, il y a plein de projets à développer. Mais souvent, ces projets ne peuvent pas se développer parce qu’il y a ces contraintes administratives. Et vu que derrière, il n’y a pas… d’argent, très peu d’argent, les projets tombent à l’eau. Et c’est dommage, parce qu’on se ferme la porte à plein de belles choses.
Orateur #1
D’autant plus que là, il n’y a pas forcément d’investissement de la part de la collectivité à avancer, seulement un terrain.
Orateur #0
Exactement, ça leur coûte, j’ai envie de dire, zéro. Alors on demande juste de laisser nous un terrain, communiquer sur votre page Facebook et Instagram en disant, Moduleo fait ci, fait ça. Ça va leur prendre un petit peu de temps de nous aider sur la communication. Mais voilà. c’est tout. Mais pourquoi ? Parce que aussi, il y a certains maires, les maires ruraux seraient d’accord et auraient envie de faire ça. Ils sont souvent mal informés, donc ils préfèrent ne pas faire pour pas encore avoir des contraintes en plus que de se dire, bah oui, allez, je vous laisse la place pendant un an. Osons. Si j’avais une baguette magique, c’est vraiment… Ce serait la clé de la réussite de beaucoup de projets et de plus de visibilité pour Moduleo aussi.
Orateur #1
Merci beaucoup Léopold d’avoir accepté cet échange sur ton aventure professionnelle qui s’appuie sur l’effort de la ruralité, de ses ressources. Je te souhaite beaucoup de succès, plein de beaux projets à venir et longue vie à Moduleo.
Orateur #0
Merci beaucoup Gaëlle, merci d’être venue nous rencontrer ici et d’avoir fait le déplacement.
Orateur #1
C’est ainsi que ce podcast s’achève. Merci pour votre écoute. J’espère que cet épisode vous a plu, qu’il vous donne envie d’en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D’ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes, backstage, infos inédites. sur ce podcast. A très bientôt !