Interview de Mathieu Ozanam – Partie 1

mathieu ozanam
Communication de campagne
Interview de Mathieu Ozanam - Partie 1
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  • Orateur #0

Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de campagne. Je suis Gaëlle Lethenet, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l’angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d’un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Pour ce troisième épisode, je te propose d’aller à la rencontre de Mathieu Ozanam, directeur du média Ours. Il s’intéresse au secteur de la communication sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. D’où mon intérêt d’en savoir plus sur ce média et de connaître l’avis de Mathieu sur la communication pratiquée dans les zones rurales comparativement à celle pratiquée dans les grandes agglomérations. J’ai donc pris mon micro et le train pour aller à Lyon par un jour de grand vent glacial, fin février, pour interviewer Mathieu sur les bords du Rhône. À l’intérieur, je te rassure, dans un bureau avec une tasse de café chaud. Ours s’intéresse à tous les domaines de la communication et à leurs actualités. Ce média observe et relaie ce qui se passe en temps réel dans les différents départements de la région. C’est aussi l’occasion de savoir ce qui se fait dans les autres départements ruraux que l’un. Dans cet épisode, nous allons aussi parler de ce qui caractérise la communication. la stratégie, les outils, les messages, les canaux de communication, mais aussi et surtout ce qui alimente la communication, la curiosité, l’ouverture vers les autres, les rencontres, les échanges, les communautés, etc. Tellement de sujets à aborder que j’ai coupé l’enregistrement en deux épisodes d’une durée de 30 minutes. Au fait, tu constateras un anachronisme entre la date de l’interview, les dates annoncées de lancement du nouveau site web d’Ours, De l’événement des ours de la com et de la publication de cet épisode. Je t’invite vivement à t’abonner à Ours en tant que professionnel de la communication, juste après t’être abonné à mon podcast si ce n’est pas encore le cas. Tu seras ainsi informé sur ta profession, ton domaine d’activité et les autres professionnels avec qui tu pourras être amené à travailler sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Retrouvons Mathieu qui va tout nous dire sur Ours. C’est tout de suite, allez ! Bonjour Mathieu, comment vas-tu ?

  • Orateur #1

Bonjour Gaëlle, très bien.

  • Orateur #0

Je suis ravie que tu aies accepté mon invitation.

  • Orateur #1

Merci, c’est moi qui ai le plaisir de te recevoir.

  • Orateur #0

Avant de commencer cet entretien, j’aime bien demander à mon invité de décrire l’endroit où nous sommes. Est-ce que tu peux nous dire dans quel bâtiment nous sommes et dans quel quartier de Lyon nous faisons ce podcast ?

  • Orateur #1

Alors on est effectivement à Lyon, sur les bords du Rhône, sur la rive droite. On est en bas de la Croix-Rousse, on est donc dans le quatrième, on est cour d’Herbouville. Et donc les locaux, c’est ceux jadis, il y a très longtemps, de la radio Espace. Donc l’Espace Group maintenant est installée au Carambo. On les connaît parce qu’ils ont la marque Virgin par exemple, ou CM Radio, ou C-Jazz Radio. Mais nous on occupe donc leurs locaux d’il y a quelques années. c’est à dire qu’à l’étage il y a des studios de radio qui sont occupés par des musiciens qui enregistrent des démos, qui répètent et nous on occupe le rez-de-chaussée la pièce dans laquelle on se trouve, c’est un bureau assez banal j’allais dire sauf qu’évidemment on l’a un petit peu décoré à notre goût et plus exactement derrière toi si tu te retournes tu vois qu’il y a les planches du premier numéro Puisque Ours, c’est un média qui est web, c’est comme ça qu’on nous connaît le plus. Mais il y a une revue trimestrielle. Là, on est en train de travailler sur le 16e numéro. Et donc, le numéro 1, on l’a sorti en 2020, à l’été 2020. Et donc, on a épinglé les épreuves au mur pour nous en souvenir. Comme ça, ça nous rappelle un peu le chemin qu’on a parcouru parce qu’on a un petit peu amélioré la maquette.

  • Orateur #0

Alors Mathieu, je te propose de te présenter. Qui es-tu ?

  • Orateur #1

Alors je suis journaliste. Je suis journaliste depuis peut-être 20 ou 25 ans maintenant, le temps passe. Je suis cofondateur avec trois autres personnes du Médiaours et on est essentiellement deux dans l’opérationnel. Mon associé Julien, qui est au développement commercial et développement des partenariats, et moi qui suis à la rédaction. Et puis on a deux autres actionnaires qui sont là plus pour le conseil, pour voir le retour d’expérience. On a François, qui est un ancien journaliste de radio, qui vit maintenant en région parisienne. Et puis on avait le groupe Unagi, connu pour notamment ses publications du Petit Bulletin.

  • Orateur #0

Alors comment est né Ours ? D’où vient l’idée de créer ce média ?

  • Orateur #1

Alors l’idée du média, moi je t’ai parlé de Julien qui est mon associé mais qui est surtout un ancien collègue de travail. Alors tu sais comment ça se passe quand on est dans une entreprise ou dans une collectivité, on dit moi j’aurais fait comme ceci, le patron il voit pas ça, et si on faisait ça et voilà, on n’est pas toujours entendu. Bon il se trouve qu’on s’est rencontré dans un média qui a terminé sa vie à l’été 2019, c’était un média professionnel sur la communication mais qui était essentiellement print, donc imprimé. Et il avait un site vitrine parce que le dirigeant de l’époque pensait que les gens n’étaient pas prêts à utiliser leur carte bancaire pour acheter un abonnement numérique parce que lui, il avait lancé son média dans les années 80. Et donc, disons que dans sa conception, il pensait qu’il y avait des trop fortes barrières. Donc, nous, on a réfléchi avec mon associé Julien, qui était encore un ancien collègue à l’époque, en se disant c’est quand même dommage que cette histoire s’arrête là et peut-être qu’on pourrait proposer un média, mais qui soit adapté aux usages professionnels. c’est-à-dire les écrans, puisque quand on est un professionnel, on travaille avec un ordinateur, on travaille avec un smartphone, et on s’informe par le biais de newsletter, on s’informe de cette façon-là. Donc on a retravaillé un projet qui était d’abord web, mais on a toujours pensé que le print, c’était très important pour avoir une information que l’on va travailler plus en longueur, plus en profondeur, parce que c’est une revue trimestrielle. Et puis en plus, c’est une super carte de visite d’avoir un objet, un bel objet qu’on a envie de conserver et pas de faire un classement vertical, autrement dit, de le glisser dans sa poubelle une fois qu’on l’a lu, mais de le collectionner presque.

  • Orateur #0

Oui, je confirme, c’est un beau support papier, du papier de qualité, assez épais, et des couleurs un peu flashy, et une mise en page effectivement très moderne.

  • Orateur #1

Là où on est satisfait du résultat, c’est que quand les jeunes générations qui sont moins habituées à lire des revues imprimées longs entre les mains, ils le gardent et ils y trouvent toujours un intérêt de lecture parce qu’il est attractif déjà visuellement. Et après, le fond y est aussi. On a différents formats, soit très courts de portraits, soit plus longs avec des interviews sur 8 pages ou des enquêtes sur 6 pages.

  • Orateur #0

Et alors, le nom Ours, d’où vient-il ? Ours, je précise avec le S entre parenthèses.

  • Orateur #1

Ours, en fait, il y a plusieurs façons de voir la chose. Il y a l’ouvrier typographe qui est l’ours, c’est-à-dire qu’avant, quand il y avait les caractères en plomb, il y avait le singe qui allait, avec son agilité, chercher les petits caractères en plomb, tandis que l’ours était penché sur son labeur, il était trapu, et il était en train de constituer les lignes de plomb pour constituer des lettres et des phrases, des mots et des phrases. Et puis, ours, vous savez, comme il y a le générique à la fin des émissions ou d’un film, Dans une revue, il y a toujours un ours, il y a toujours le générique d’une revue. En tout cas, on dit qui a fait quoi, c’est-à-dire quels journalistes ont travaillé, qui est le service commercial, où ça a été imprimé. Enfin voilà, tous ceux qui ont contribué. En anglais, ours, c’est les nôtres. Donc cet ours, prononcé à la française. Et comme nous, on est un média d’une communauté professionnelle, celle des professionnels de la communication, il y avait ce clin d’œil à notre profession d’être journaliste, d’être d’un média et de s’adresser à une communauté house.

  • Orateur #0

Et donc je reviens sur la création de House aux ours.

  • Orateur #1

Bon on le prononce à la française, on est très frenchy nous.

  • Orateur #0

D’accord. Tu parlais donc d’un ancien média qui avait été liquidé. Oui. Et donc l’idée, c’était de reprendre cet espace ou est-ce qu’au-delà de cela, il y avait un besoin par ailleurs pour couvrir la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

  • Orateur #1

Oui, alors en fait, il y a un besoin, c’est évident, auquel ne répondait plus l’ancien titre parce qu’il avait des problèmes dans sa visibilité, déjà parce qu’il avait un manque de renouvellement de lecteurs. N’importe quel média a besoin de renouveler son électorat parce qu’on quitte sa région, parce que… On a d’autres centres d’intérêt parce qu’on est à la retraite, etc. Et donc, il y a toujours un renouvellement, j’allais dire, naturel, et qui ne s’opérait plus dans l’ancien média. Nous, il y a un besoin d’un média professionnel de la communication en Auvergne-Rhône-Alpes parce qu’il faut se rendre compte que c’est 30 à 40 000 personnes qui travaillent de près ou de loin dans la communication dans la région. Je veux dire par là qu’un motion designer, freelance, ou un directeur de la communication d’une grosse ville, d’une marque industrielle, un vidéaste, tous ces gens-là participent à la communauté des professionnels de la communication. Et il n’y a pas vraiment de lien, de liant entre eux. Nous, en étant un média, on est un point de rencontre. On pense pouvoir fédérer une communauté professionnelle parce qu’on diffuse de l’information. Donc on est un point, on est quelqu’un à qui on s’adresse. pour relayer de l’information, pour la diffuser. Et nous, on est là pour l’analyser et la remettre aussi en perspective. Et pas juste dire, voici la nouvelle personne qui a été nommée, voici le marché public, ça c’est des informations que l’on fait. Mais on essaie aussi d’avoir un regard d’analyse sur communication de collectivité ou de marque et de remettre ça sur le temps long.

  • Orateur #0

Sous le mot communication, il y a énormément de métiers. On parle du domaine de la communication, mais qui regroupe… plein d’acteurs parfois différents et qui ne se rencontrent pas forcément. Donc ce média peut aussi peut-être aider cette fédération ?

  • Orateur #1

Oui, c’est vraiment notre volonté. Un média aujourd’hui, ce n’est pas propre à nous, mais un média aujourd’hui ne peut plus être dans une relation descendante. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on n’est pas juste un tuyau à envoyer des informations et puis on a un récepteur qui est passif. Ça ne fonctionne plus comme ça avec les réseaux sociaux. Et d’une façon générale… On veut avoir une interaction. C’est pour ça qu’on a nos supports de communication, notre site internet, nos réseaux sociaux, notre newsletter, notre revue. Mais notre revue, par exemple, c’est un très bon point pour aller à la rencontre des gens sur des salons professionnels, pour organiser des conférences en revenant sur l’un des sujets du dossier ou de l’enquête. On va à la rencontre de nos lecteurs ou de nos futurs lecteurs, comme je me plais à le dire, parce qu’il y a des gens qui nous connaissent, mais qui n’ont pas encore eu entre les mains la revue. C’est-à-dire qu’on a une… notoriété qui en 4 ans s’est construite par les réseaux sociaux par LinkedIn en particulier mais ces rencontres nous permettent de rencontrer des gens qui disent mais oui Ours je vous connais en plus on a un nom et on a un logo qui est facilement identifiable et c’est ces rencontres que l’on veut provoquer parce que c’est souvent la rencontre personnelle le fait de serrer la main on en reste vraiment là surtout qu’on est un média régional c’est vraiment quelque chose qui emporte la décision

  • Orateur #0

Alors à qui s’adresse ce média ? Est-ce que ça s’adresse essentiellement aux professionnels de la communication ou ça peut également intéresser d’autres professionnels ?

  • Orateur #1

Oui, ça s’adresse aux professionnels de la communication, mais la communication, c’est quelque chose qui est très partagé, en fait. C’est-à-dire qu’il y a une émission que certains auditeurs ont peut-être connue par le passé, qui était Culture Pub. En fait, c’était comment la communication, c’était de la culture populaire. Pourquoi ? Parce qu’en fait, généralement, on dit qu’un journaliste, c’est un historien du temps présent. C’est-à-dire que l’histoire, elle est en train de se construire, là, aujourd’hui. Mais nous, quand on regarde la communication, on pourrait presque dire de la sociologie. Parce que vous ne vendez pas une voiture dans les années 80, avec la puissance, une visa qui s’envolait, d’un porte-avions pour atterrir sur un sous-marin, on en mettait plein les yeux, comme on la vend aujourd’hui. Vous n’avez pas les mêmes codes. Et pourquoi on n’a pas les mêmes codes ? Parce que la population, elle évolue dans ses attentes, et ça c’est de la sociologie. c’est-à-dire qu’il y a peut-être plus de familles éclatées, donc peut-être des véhicules plus petits, il y a peut-être des familles recomposées, donc peut-être des monospaces, etc. Et en fait, pour nous, la communication, elle s’adapte à l’évolution, aux habitudes de consommation et aux attentes surtout des consommateurs. Vous savez, on dit souvent les consom-acteurs, parce qu’en fait, par son acte d’achat ou de non-achat parfois, ça reflète notre identité. Et en fait, le prix est un facteur important, mais il y a beaucoup d’autres choses qui font que vous allez préférer Coca-Cola à Pepsi, à Brescola, à Corsica-Cola. Peut-être que vous allez préférer Corsica-Cola parce qu’en fait, ce que vous allez soutenir… c’est une marque régionale et territorialisée. Si c’est Coca-Cola, je ne sais pas, c’est le sport, le partenaire des grands événements sportifs. Si c’est Pepsi, c’est le Challenger. Et en fait, dans une marque, dans la communication, c’est tout un tas de valeurs auxquelles vous adhérez ou auxquelles vous n’adhérez pas justement. Et donc, oui, ça s’adresse à beaucoup de personnes au-delà des professionnels de la communication parce que la communication, elle nous concerne tous. Quand vous allez dans un supermarché, il y a le prix effectivement. Mais si vous suivez l’actualité avec Casino, qui est en train d’être acheté par petits groupes d’hypermarchés, par Desauchamps, par Desleclerc, si vous êtes consommateur de Leclerc ou Desauchamps, vous n’êtes pas le même profil type. Et donc voilà, de la communication, ça s’adresse vraiment à beaucoup de monde.

  • Orateur #0

Aujourd’hui, vous avez combien d’abonnés ? Comment ça se passe pour Ours ? Et quels sont vos prochains projets ?

  • Orateur #1

Alors, combien on a d’abonnés ? Pas suffisamment. Alors, je plaisante à moitié parce que… Là, on a 540 abonnés. Ce que l’on constate, c’est que comme Netflix, comme Canal+, en son temps, les codes se partagent. C’est-à-dire qu’on a plus de lecteurs que d’abonnés parce que les codes se partagent. Donc, on est en train de faire évoluer un petit peu notre modèle. C’est-à-dire qu’avant, on disait à une entreprise, en fait, l’abonnement, il est individuel. Si vous voulez un deuxième, il y a des tarifs dégressifs, etc. Mais dans la mentalité de la personne, c’est l’entreprise qui a payé. Donc, l’abonnement, il appartient à l’entreprise. Il diffuse les codes comme il le souhaite. Voilà, ça c’est l’usage. Donc ça ne sert à rien de se battre contre ça. L’usage fait que, effectivement, dans la perception, puisque c’est l’entreprise qui a payé, on peut utiliser ça pour l’entreprise. Donc on va juste faire des comptes entreprises, des multicontes, parce que comme ça, plusieurs personnes d’une entreprise ou d’une agence de communication ou d’une collectivité vont pouvoir bénéficier d’accès individuel et pouvoir lire peut-être pas la même chose exactement que son collègue ou que son patron. Pourquoi je dis pas assez ? Parce qu’en fait, un média, c’est une entreprise. Et les abonnements, ce sont des ressources importantes. Pour nous, de mémoire, je crois que c’est à peu près 25 à 30%. La publicité, c’est à peu près 56%. La dernière partie, c’est tout ce qui est événements. On a un grand événement, c’est les ours de la com. On candidate pour être candidat aux ours de la com. Il y a une billetterie. Il y a des plus petits événements auxquels on peut avoir une billetterie. Enfin, voilà. Donc les abonnements, 540. Simplement, on a un cercle qui est un peu plus large encore. C’est ceux qui nous suivent avec la newsletter. La newsletter, on peut la recevoir gratuitement. Pour lire l’article, il faut être abonné. Mais on peut recevoir la newsletter et déjà avoir le menu et savoir un peu ce qui se passe. Et là, on a 2300 personnes qui nous suivent. Et au-delà de ce cercle, on a tous ceux qui nous suivent sur LinkedIn, puisque les articles qui sont publiés chaque jour sur le site, on les repartage sur LinkedIn et on tag les gens qu’on a interviewés. Et là, on a plus de 21 000 personnes qui nous suivent sur LinkedIn, des personnes qui sont venues spontanément, c’est-à-dire qu’on n’a invité personne à nous suivre, parce qu’on préfère que les personnes fassent le choix de nous suivre pour avoir un meilleur taux d’engagement. Et nous, le but, c’est que le cercle plus large se rapproche de plus en plus, jusqu’à devenir des abonnés. Peut-être que LinkedIn, c’est le premier point de contact. Peut-être qu’on va se rencontrer à un salon professionnel. Peut-être que la personne, elle va être interrogée par quelqu’un de la rédaction. Et donc, il va rentrer dans le noyau dur, le plus chaud.

  • Orateur #0

Et au niveau projet pour cette année 2024, est-ce qu’il y a des grands événements ou des choses ? que tu aimerais partager ?

  • Orateur #1

Oui, alors le grand événement annuel, ce sont les ours de la com. C’est des trophées de la communication qui ont lieu le 19 mars. Donc la date se rapproche. On a fait la première édition dans des conditions qui étaient assez exceptionnelles puisqu’on était en sortie de confinement. On avait un couvre-feu, donc on avait fait ça dans l’après-midi. Tout le monde avait un masque, on nettoyait les micros avec des lingettes à chaque fois. Il n’y avait pas de buffet évidemment puisqu’il y avait un couvre-feu et qu’on devait garder les masques. Et donc on avait une jauge réduite à un tiers de la capacité d’accueil du lieu. Mais ça c’est quand même une fierté. On ne l’a pas tellement dit à l’époque, mais on est le premier événement professionnel en sortie de confinement de la région Verne-Rhône-Alpes. Et donc pour un jeune média comme nous, on n’était pas très fiers sur le moment parce qu’on se demandait est-ce qu’on va pouvoir maintenir la date, est-ce qu’il va pas y avoir des prolongations de confinement. Et en fait on y est arrivé et ça, ça soute quand même l’équipe. Et pour tous ceux qui étaient là, c’était une joie de se revoir parce que ça faisait je sais pas combien de mois qu’en fait ils pouvaient plus voir les collègues tout simplement. Et donc on a un autre événement important pour nous, c’est le concomitement aux ours de la com. C’était pas prévu comme ça initialement. mais finalement les deux dates coïncident et c’est pas mal c’est qu’on va avoir la nouvelle version de notre site internet c’est à dire qu’après avoir 4 ans eu le même site internet ça nous a permis de voir les points d’amélioration on l’a fait progresser la première version du site mais là on va avoir je pense un meilleur confort de lecture mais je pense que surtout on va mieux voir la richesse de l’offre parce que pour moi RedHackChef le principal défaut de notre site c’est qu’il y a 5 articles sur la home page. Or, tous les jours, on fait 5 articles. Ça veut dire qu’ils disparaissent de votre vue dès le lendemain. Vous pouvez le retrouver par les rubriques, par le moteur de recherche, mais souvent, l’expérience montre que si vous ne l’avez pas sous les yeux, vous êtes un peu moins curieux parce que vous ne savez pas ce que vous cherchez en fait. Et donc, la nouvelle page d’accueil va permettre d’avoir… Plus de vues sur tous les articles. Et nous, les articles, ils ne sont pas périmés au bout de 24 heures. Il y a des articles qui restent très intéressants. C’est d’ailleurs ce qu’on constate dans nos statistiques. C’est que comme dans la librairie avec des livres, il y a les best-sellers. Une fois l’été, ça y est, c’est oublié. Et il y a les long-sellers. Et donc, le secret d’un média, c’est de combiner les deux. C’est-à-dire les articles qui vont susciter l’attention. et les articles qui vont nourrir la réflexion sur le temps long, et on voit nos statistiques d’articles qui continuent à progresser, ça c’est vrai, une vraie satisfaction.

  • Orateur #0

On va passer à la deuxième partie de cet entretien. Est-ce qu’on communique de la même manière quand on est une structure, agence, entreprise, située dans une grande agglomération comme le Grand Lyon, que comme les entreprises, associations, collectivités, qui sont situées plutôt dans des zones, ce que j’appelle moi zone rurale, mais des zones moins densément peuplées, où il est peut-être moins évident de trouver des professionnels de la communication à côté de chez soi ?

  • Orateur #1

La communication, en fait, d’abord, elle commence par le message. Lors d’un salon professionnel, on parlait des jeunes et de l’industrie, et des personnes sont venues me voir à la fin de la table ronde que j’animais, en me demandant, voilà, on voudrait engager les jeunes, comment on pourrait s’y prendre ? J’en ai mis en fait déjà, quel message vous voulez leur faire passer ? C’est quoi ? Vous êtes des experts ? On va passer un moment convivial ? C’est déjà, à la base, c’est quoi le message ? Avant de penser quel canal ? C’est quoi le message ? Donc évidemment, que l’on soit une petite commune rurale, qu’on soit le Grand Lyon ou qu’on soit Grenoble, Alpes, Métropole, on n’a pas les mêmes messages à faire passer, sans parler évidemment des moyens. Au-delà des collectivités, les entreprises, c’est la même chose. C’est-à-dire qu’il y a des grandes marques de consommation, B2C, qui visent le consommateur, et puis il y a des marques industrielles, qui peut-être ont moins la perception de leur intérêt à communiquer. Un peu plus maintenant qu’on parle de marque employeur parce que Lise, moi si je m’appelle la Smart Tech, personne ne va postuler chez moi. C’est quoi la Smart Tech ? On fabrique quoi ? On n’en sait rien. On va faire des salons professionnels, on va faire des salons de l’étudiant peut-être pour donner envie à des alternants de postuler chez soi. Mais en fait, même ces marques industrielles commencent à travailler leur image de marque, leur identité de marque parce qu’au-delà de leurs clients de sous-traitants, etc., elles ont besoin d’avoir un discours et d’être cohérentes dans leur discours. C’est vrai que souvent la communication peut être perçue comme, je ne sais pas si c’est la souris sur le gâteau ou si c’est du vernis, mais en tout cas ce qui vient après. Alors que souvent il faudrait que la communication soit plus intégrée justement dans les processus avant de lancer un nouveau produit. Ça va être quoi ce qu’on va mettre en avant dans les qualités de ce produit, dans les valeurs dégagées, si c’est vers les consommateurs auxquels on veut s’adresser. Pour les collectivités… En préparant l’émission, je suis retombé sur un article qu’on avait écrit en 2021 sur une étude que Capcom, l’association des communicants publics, avait faite. Capcom, c’est une association nationale, mais qui est basée à Lyon, donc ça tombe bien. Ils avaient fait une étude auprès des petites collectivités, c’est-à-dire les communes de moins de 10 000 habitants. Et ils avaient demandé à Cédircom de quels moyens ils disposaient, tout simplement. Alors figurez-vous que le budget annuel pour la communication des petites collectivités locales est inférieur à 30 000 euros. Mais souvent un service communication d’une petite collectivité compte deux personnes. Et pour un tiers d’entre elles, la communication c’est une seule personne. Donc c’est sûr que vous ne pouvez pas attendre d’une personne qui dispose de 30 000 euros pour une année complète, d’avoir les mêmes objectifs, on ne peut pas lui donner les mêmes objectifs. qu’un service de 30 personnes d’une très grande collectivité. Et sur ces 30 000 euros en plus, souvent il y a le bulletin municipal, donc l’impression, l’adressage, etc. Déjà une partie de ces 30 000 euros est vite grignotée. Donc c’est vrai que les communes rurales utilisent beaucoup les réseaux sociaux, parce qu’une fois qu’on a ouvert le compte, là c’est gratuit. Et je pense qu’à peu près 98% des collectivités ont au moins un compte Facebook, un site internet, Instagram, ça c’est encore une fois les chiffres de 2021, 55% des petites communes ont un compte Instagram. 52% ont une chaîne YouTube. 28% ont une page LinkedIn. Alors peut-être que ces chiffres devraient être révisés parce qu’ils sont vieux d’il y a 3 ans. Peut-être que ça a progressé quand même sur LinkedIn, parce que de plus en plus pour la marque employeur, ou même pour entretenir le lien avec ses habitants, ses concitoyens, les chefs d’entreprise qui sont beaucoup sur LinkedIn et qui sont implantés sur la commune, eh bien c’est important d’avoir une page LinkedIn.

  • Orateur #0

La première partie de cet épisode est terminée. Retrouvez vite la deuxième partie en épisode 3, partie 2.

Transcription

  • Orateur #0

Bonjour, bienvenue dans le podcast Communication de campagne. Je suis Gail Letonès, sa fondatrice. On se retrouve une fois par mois pour parler de ruralité. Comment faire de la ruralité un allié de développement ? Développement économique, mais aussi social, sociétal, environnemental et culturel. Hors des grandes villes, des grandes agglomérations. Pour cela, je vais à la rencontre de celles et ceux qui font de la ruralité une force. Ensemble, on aborde les solutions pour créer du lien, des enclavés pour faire société. Mon intention avec ce podcast est de découvrir des réalisations inspirantes qui ont fait du territoire rural un facteur clé de leur succès. Je les interroge sur l’angle de la communication, qui fait partie des conditions essentielles pour la réussite d’un projet. Si tu apprécies ma démarche, tu peux en parler autour de toi, partager, écrire un commentaire ou donner une note. Voici la suite du troisième épisode. J’interview Mathieu Ozanam, directeur du Média Ours. Ce média s’intéresse au secteur de la communication sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. D’où mon intérêt d’en savoir plus, et notamment questionner la communication pratiquée dans les zones rurales comparativement à celle pratiquée dans les grandes agglomérations. Le Média Ours s’intéresse à tous les domaines de la communication et à leurs actualités. En s’abonnant à la newsletter de Ours, en recevant son magazine, C’est l’assurance pour tout professionnel de la communication d’être informé sur sa profession, son domaine d’activité. Et on retrouve Mathieu pour la suite de l’interview. C’est tout de suite, allez ! Alors, Ours, qui est bien placé pour voir ce qui se passe en région Auvergne-Rhône-Alpes, est-ce que toi, tu as pu constater certains atouts, certains leviers spécifiques à des zones rurales pour communiquer, pour attirer, être visible vis-à-vis de ces cibles ?

  • Orateur #1

Oui, on voit… Alors, ils sont plus discrets, forcément. Donc, c’est souvent par le fait que tel journaliste est originaire de tel département ou a vécu dans telle ville qu’on garde encore… un oeil sur ce qui se passe sur son territoire et qu’on repère. Parce que forcément, comme c’est des initiatives de plus faible ampleur qui s’adressent d’abord à leur territoire, elles sont moins facilement identifiables. Mais je le répète souvent, on est un média régional, basé à Lyon certes, parce que c’est la capitale régionale, mais dans l’équipe, il n’y a que deux Lyonnais. C’est-à-dire que les autres viennent de Montpellier, de la Drôme, de Chambéry, enfin voilà. Je ne dirais pas que tous les départements sont représentés dans l’équipe, on n’a pas constitué l’équipe comme ça, mais il se trouve qu’on est quand même une synthèse, d’une certaine façon, de la région entre l’Auvergne… Bon, même si moi j’ai vécu à Saint-Etienne et c’est pas encore l’Auvergne, mais j’ai vécu une dizaine d’années dans le Stéphanois, pas très loin de la Haute-Loire, donc c’est vrai que moi je regarde facilement ce qui se passe dans cette région-là. Ce qu’on peut aussi ajouter, c’est que les médias, en fait, on peut en distinguer de différentes sortes. Il y a les médias des collectivités, j’ai parlé des réseaux sociaux, et le fait que les collectivités, de plus en plus, Avant, on passait par le biais du média local, la Montagne, le Progrès, le Dauphine et Libéré, ou la radio locale, le France Bleu local, ou une radio privée locale. Et depuis une dizaine d’années, peut-être 10-15 ans, elles ont leurs médias propriétaires, que ce soit leur site internet, que ce soit leur fil WhatsApp parfois, que ce soit leurs réseaux sociaux, et donc elles diffusent elles-mêmes beaucoup d’informations. Il y a les collectivités, il y a les médias associatifs. qui entretiennent vraiment un lien. Donc là, ça fonctionne avec des subventions, c’est beaucoup de bénévolat. Et puis, il y a des médias privés, sans parler des entreprises qui pourraient elles-mêmes communiquer sur leur territoire, déjà trouver des clients localement, et puis faire venir des personnes qui postuleraient chez elles. J’ai un exemple en tête de communication qui, pour moi, est pertinente et qui ne coûte vraiment pas grand-chose. Alors, il se trouve que c’est une commune de la métropole de Lyon, mais ce serait vrai si c’était une commune rurale. C’est une commune, c’est Dardilly, qui avec le service com, avec son téléphone, avait juste filmé le jardinier municipal qui expliquait comment on taillait les roses. Donc je trouve que c’était super parce que ça mettait en valeur les équipes municipales, leurs compétences. Ça donnait un tips, des astuces, jardinage. C’est du contenu qui est pérenne, qui va rester là sur YouTube, qu’on peut réutiliser à n’importe quel moment sur ses réseaux sociaux. Il ne coûte rien à produire. On peut le réutiliser tous les ans à la même époque. Et il y a plein de choses comme ça. Ça pourrait être pour les gestes du tri, par exemple. De demander à des employés municipaux de montrer comment on fait le pot de yaourt. Ça se recycle, ça ne se recycle pas. Je me l’opercule avec ou pas. Et il y a plein de choses comme ça, malines, qui ne coûtent pas grand-chose, qui sont utiles et qui peuvent toucher leur cible.

  • Orateur #0

En effet, on a besoin de parfois pas grand chose pour pouvoir se rendre visible, promouvoir ou sa marque ou sa collectivité. Et inversement, les organisations d’une métropole, comment elles peuvent faire pour se faire connaître auprès d’une zone rurale ? Si elle avait besoin de vendre notamment à un particulier, en B2C, une prestation ou un produit ?

  • Orateur #1

Alors, il y a une chose qui est… j’allais dire ringard je sais pas si c’est ringard nous on fait de l’imprimé donc on pense que ça touche sa cible et on est pas le seul à le penser parce que les collectivités le magazine ça reste quand même encore aujourd’hui un moyen de communication privilégié. Je pourrais pas vous dire pour tous les départements quel est le tirage de leur magazine territorial mais globalement vous prenez la population de votre département, vous la divisez par deux et je suis pas loin du compte c’est-à-dire que le tirage est à peu près égal à la moitié des habitants d’un département. Et donc, par exemple, pour le département de la Loire, à peu près 750 000 habitants, je crois, je pense que leur tirage est de 330 000 de leur magazine mensuel. Donc ça reste encore la mise en boîte aux lettres, un vecteur très important, la presse territoriale. Donc ça, c’est vraiment un budget qui, pour eux, est sanctuarisé. C’est pour ça qu’ils refont la maquette, c’est pour ça que… Ils essaient de mettre de moins en moins les photos des vice-présidentes, du maire. Alors ils y sont toujours, bien sûr, c’est un magazine territorial. Et puis ils montrent que dans leur délégation aux ordures ménagères ou aux transports, ils sont présents, qu’ils font des travaux, des déviations, etc. Qu’ils investissent au final et qu’ils sont actifs. on voit de plus en plus des acteurs du territoire, des portraits, des ambassadeurs du territoire, et on met en valeur ces habitants aussi. Et c’est ce que les gens attendent. Donc ça, c’est la presse territoriale. Mais évidemment, le média vidéo, on est tous confrontés à ça. Dans nos habitudes, on est tous avec nos smartphones, et on regarde que ce soit sur Facebook, ou que ce soit sur Instagram des stories, et certains vont même sur TikTok. Et on peut avoir des formats vraiment, vraiment chiadés. avec des prises de vue drone, mais on peut avoir des choses brutes qui fonctionnent très fort. Ce n’est pas dans notre région, mais une grande ville, puisque c’est Auxerre. Le maire fait la promotion d’un événement e-sport. A priori, ce n’est pas trop son truc, mais il le fait avec humour, décalage. On voit la mascotte de l’événement qui arrive dans son bureau, et ça a marché très très fort, et il a eu un impact énorme. Je veux dire, les coûts de production, ils sont quand même très très raisonnables, et l’impact, il est très fort. Il faut être malin. j’allais dire qu’il faut avoir la première couche on va toucher toutes les couches d’âge et plutôt les plus âgés on va dire au delà de 40 ans avec le papier et les jeunes en fait on va pouvoir s’adresser à eux pas forcément avec des dents sur TikTok ça peut être des formats courts ça peut être même des vidéos courtes d’une minute mais vous avez des messages à faire passer et si vous ne savez pas le faire demandez aux plus jeunes de l’équipe et parfois même si c’est un peu brut même si c’est un peu bancal ça marche même si c’est pas forcément hyper bien éclairé ça fonctionne

  • Orateur #0

Oui, le côté amateur peut aussi être bienvenu pour les internautes. Ils vont comprendre que justement il y a une sincérité et peut-être une immédiateté de cette vidéo, réalisée par des gens qui n’ont pas forcément l’habitude de faire ce type de prestations ou de réalisations. Et du coup, cette sincérité va certainement aussi attirer et donner un capital sympathie à celui qui ose le faire. On va passer maintenant à la communication de ours. Comment tu as imaginé la stratégie de communication de Ours pour se faire connaître et puis également pour aller chercher l’information sur les différents départements de la région ?

  • Orateur #1

Alors il y a deux questions parce qu’il y a la façon dont nous on communique vers l’extérieur et du point de vue de la rédaction, comment on voit l’information et comment on choisit de la traiter et sous quelle forme. Du point de vue de la communication, les réseaux sociaux sont très importants. Encore une fois, on est un média professionnel, donc LinkedIn, c’est le réseau qui s’est imposé depuis plusieurs années. Donc on communique très régulièrement, plus que nécessaire. On ne maîtrise pas très bien l’algorithme de LinkedIn qui n’arrête pas de changer en plus. Donc on fait comme on pense, c’est-à-dire qu’on publie les articles, on tag les gens comme ça, ils savent quand l’article a été publié, les gens qu’on a interviewés, ils savent quand l’article a été publié, ils peuvent éventuellement le repartager à leurs followers. Et ça, ça donne forcément de la visibilité auprès de leur communauté à eux. Donc c’est comme ça, après un article, que l’on voit que tout d’un coup… sur une journée, il y a peut-être 20, 30 ou 40 personnes supplémentaires qui se mettent à nous suivre. La communication, elle est aussi d’aller à la rencontre des gens sur les salons professionnels. On a une revue trimestrielle, une belle revue trimestrielle qu’on la met à disposition parce que ça, c’est de la visibilité et c’est des gens qui peut-être nous connaissent par LinkedIn et se disent Ah, mais c’est aussi en papier et qui découvrent. Ils ne vont peut-être pas lire de A à Z, mais en tout cas, il y aura toujours un sujet qui va les intéresser. Il faut savoir que dans une revue… Nous, on interroge entre 50 et 60 personnes. à peu près. Voilà, la revue, elle fait 76 pages de mémoire. Donc, dans un article, on interroge trois ou quatre personnes et puis il y a plein de petits portraits. Et voilà, donc il y a un effet miroir. C’est-à-dire que les personnes que l’on interroge s’intéressent aussi parce que, d’abord, c’est aussi une fierté d’avoir un article, de dire à sa communauté, regardez ma nomination, elle est saluée. Et donc, il y a un effet, j’allais dire, boule de neige de cette façon-là. La présence sur les salons, c’est aussi, pour moi, d’animer des tables rondes. À chaque fois qu’on me demande si je veux bien animer une table ronde, je réponds présent, parce que ça me met en relation avec des personnes que je ne connaissais pas forcément avant d’abord, et puis ça crée des rencontres, et ça c’est très important de pouvoir échanger, d’avoir des retours aussi en disant mais pourquoi vous ne faites pas un dossier sur telle thématique ? Par exemple, en ce moment on nous dit pourquoi vous ne faites pas un dossier sur la communication et la santé ? C’est un sujet qui nous intéresse, mais qui est assez difficile, d’abord parce que les laboratoires pharmaceutiques sont très très frileux pour prendre la parole. et même s’il ne s’agit pas de leurs médicaments ou de leurs produits, même on a voulu par exemple faire un numéro sur les alternants, vous prenez des alternants, vous êtes un laboratoire pharmaceutique, et là c’était une fin de non-recevoir. Même sur une thématique comme ça, les laboratoires c’est secret défense quasiment. Voilà, en tout cas, tous ces retours alimentent notre réflexion, ça c’est très important. Ça fait peut-être un petit peu le lien avec ta deuxième question, qui est comment vous repérez les sujets. Eh bien voilà, on est une équipe de quatre journalistes et il y a forcément une veille. Chacun, par les sujets qu’il a traités, dans son cercle déjà sur LinkedIn, voit apparaître des choses. On reçoit aussi beaucoup de communiqués de presse. Ça nous permet… soit de réagir directement en actualité, soit de nourrir notre réflexion pour un article. Par exemple, là, je suis en train de travailler sur la communication des professions du droit et du chiffre, autrement dit, les avocats, les experts comptables et les notaires. On a pu traiter des campagnes de communication des notaires en Isère, enfin voilà, plus ponctuellement. Mais on se dit que là, il y a sans doute un papier intéressant à faire, d’analyse sur la façon dont la réglementation les prive de communiquer et justement de quelle façon, pour les avocats, c’est par l’expertise ou c’est par la participation à des procès médiatisés qu’ils vont pouvoir communiquer, puisqu’ils ne peuvent pas mettre juste un encart publicitaire dans le journal local. Voilà, les sujets, ils viennent, ils se concrétionnent aussi. c’est à dire que parfois on en met de côté, on a des documents Word et on nourrit, on truffe ces documents Word au fur et à mesure des semaines et des mois, quand on regarde on se dit voilà l’angle qui pourrait se dégager voilà les témoignages que j’ai vu sur Instagram ou sur LinkedIn et la personne je vais pouvoir la recontacter et c’est comme ça que par exemple on a dans la dernière revue publié un article sur parler de sa maladie sur son lieu de travail il y a des personnes qui s’étaient exprimées sur LinkedIn qui ont accepté de retémoigner pour nous Et donc ça a permis de parler de ce qui peut être encore tabou pour beaucoup aujourd’hui.

  • Orateur #0

J’ai regardé le dernier magazine Ours. J’ai voulu compter le nombre de citations d’entreprises ou de structures autres issues de grandes agglomérations et celles issues hors des grandes agglomérations. Et j’ai constaté qu’il y avait plus de structures issues des grandes agglomérations qui étaient citées que de structures hors grandes agglomérations. Est-ce que c’est quelque chose sur lequel vous avez un oeil ? Oui. Pour le moment, ce n’est pas forcément une priorité de peut-être retrouver un équilibre entre les deux origines géographiques.

  • Orateur #1

Je comprends le sens de la question. Il faut se remettre déjà en tête que nous, on a juste 4 ans. On est une équipe de 8 personnes, donc au final, on a grandi assez vite. L’effet ressenti, c’est qu’à chaque fois on nous dit mais vous êtes là depuis à peu près 8-10 ans, non ? Donc c’est plutôt flatteur parce que ça veut dire qu’on fait bien notre travail et qu’on a l’impression que l’équipe est beaucoup plus importante, le média est bien installé, ça veut dire qu’on a bien fait notre travail et que ça ne fait pas amateur. Mais on reste encore un jeune média, pas encore tout à fait l’équilibre, on n’en est plus très loin, mais c’est vraiment l’objectif cette année. Et donc autrement dit, nous aujourd’hui, notre équipe, elle est avec nous dans nos bureaux à Lyon. On n’a pas encore de correspondant dans chaque département. C’est quelque chose qu’on aimerait bien avoir à terme. Je pense que le correspondant, le journaliste, serait à Annecy, à Grenoble, à Clermont-Ferrand. Encore une fois, dans des grandes métropoles. Mais en tout cas, il aurait une vision un peu plus de terrain et il repérerait peut-être plus facilement. Donc ça, c’est la perspective. Je ne peux pas dire à quel moment on arrivera à ça, mais c’est dans notre idée. Ce à quoi nous, on est attentif aujourd’hui, C’est d’abord un équilibre entre les hommes et les femmes. Alors, j’allais dire, c’est assez facile pour nous parce qu’on est dans la communication. Ça veut dire que les directeurs de la communication, en fait, ce sont des directrices de la communication à 70%. En tout cas, nous, quand on interview des personnes pour un article, on se dit non, mais s’il n’y a que des femmes ou s’il n’y a que des hommes dans un article, ce n’est pas normal, il faut qu’il y ait une mixité d’une façon ou d’une autre. L’équipe de rédaction… même elle est mixte. Donc ça, c’est déjà une première chose à laquelle on a été attentif. C’est le reflet de la démographie de la profession. Deuxième chose, vous êtes très lyonnais, vous êtes à Lyon, etc. Et oui, parce que c’est le point de rencontre dans une région. Et on serait à Saint-Etienne, on nous dirait, mais de quel droit vous parlez des Alpes, etc. Donc voilà, on va dire les parisiens de la région si on veut bien dire, même si, comme je le disais, il n’y a que deux lyonnais de souche dans l’équipe. Mais quand on a regardé la répartition… des articles sur le web en tout cas, on s’est rendu compte que Lyon et sa région, c’était à peu près 55% des articles. Or, c’est 70% du marché de la communication, c’est-à-dire les grands sièges sociaux des entreprises, les grosses collectivités, les grosses dépenses publicitaires, elles sont faites sur Lyon et sa métropole. L’Auvergne, malgré… la fusion des régions, reste encore une région un petit peu à part, au-delà du forêt et qu’on bascule sur l’Ivradois. Là, il y a quand même une coupure et on voit que les Auvergnats vivent d’abord essentiellement leur communauté à eux. Nous, on l’éprouve, nous on s’entend très bien avec tout un tas d’Auvergnats qui ne font pas d’ailleurs partie du jury des ours de la com’ où il y a des belles marques, il y a Babymove, il y a Michelin évidemment, les Magrins, il y a la ville de Vichy. Dans la revue, on a fait le portrait du maire de Clermont-Ferrand, on a fait le portrait de Vichy dans une autre revue sur les bilans de mi-mandat. Donc nous, on a toujours ce souci, effectivement, par goût personnel. La Haute-Loire, le Cantat, je crois que le Cantat, ça doit être le département le moins peuplé de la région. Mais en tout cas, on est attentif. Et bon, de temps en temps, on aimerait bien qu’il y ait un petit peu de réciproque. Mais forcément, il y a moins, j’allais dire, de marques grand public et peut-être moins de communication vers le grand public.

  • Orateur #0

donc appel à nos amis Auvergnat n’hésitez pas lorsque vous avez une actualité ou un événement à venir contactez Ours pour transmettre vos informations moi j’ai un truc,

  • Orateur #1

si vous voulez que le compte Twitter de la marque Auvergne vous retweet, vous mettez hashtag Auvergne ça fonctionne à tous les coups et donc à chaque fois qu’on fait un papier on met hashtag Auvergne et comme ça il le repère et il le repartage

  • Orateur #0

Je me suis fait un peu la vocate du diable tout à l’heure quand je parlais du ratio entre structures situées en grande ville et structures plutôt situées dans la campagne. En fait, lors d’une expérience passée, je me suis aperçue qu’en travaillant dans une agence de webmarketing, celle-ci voyait parfois des appels d’offres, des opportunités d’avoir de nouveaux clients qui lui passaient sous le nez parce qu’ils n’étaient pas situés à Lyon ou à Annecy ou Grenoble. Et ça, ça peut être effectivement une vraie question. Comment être reconnu dans son métier alors qu’on n’est pas situé dans une grande ville ?

  • Orateur #1

Oui, alors je ne sais pas, c’est vrai pour tout le monde. C’est-à-dire que je connais des Lyonnais qui ont une adresse parisienne, dans l’huitième arrondissement à Paris. Bon, alors bien sûr, en deux heures, on est à Paris, en TGV, il y a plein de salles de coworking, on peut se réunir, et voilà. Mais ce problème, on va le retrouver quelle que soit son échelle. C’est-à-dire qu’on est toujours le plus petit d’un autre. Peut-être que malgré tout, le télétravail… facilite quand même cette… Enfin, comment dire ? Je n’allais pas dire d’être hors sol, parce qu’on est toujours ancré dans un territoire, mais en tout cas, ça pose peut-être moins de problèmes. Nous, on a fait des papiers sur les jeunes générations qui, en sortant de l’école, bon, ils sont en mode projet, donc ils créent une sorte de mini-agence pour leur projet. On n’a pas de loyer, enfin voilà, la prise de risque, elle est mesurée. Et donc, ce que je veux dire par là, c’est qu’une petite structure, parfois, peut aller sur des projets, être retenue. Ça dépend de la taille du projet. Effectivement, plus on va monter sur la taille du projet, plus la collectivité, par exemple, va demander des garanties de pérennité. Parce que si on s’engage sur trois ans, il faut être sûr que la structure, elle est toujours là. Si c’est un contrat renouvelable tacitement, tous les ans, sur une durée de trois ans, il faut être sûr que la structure, elle est solide pour être toujours là. J’ai quand même le sentiment qu’on a des équipes de… communication, de professionnels de la communication qui sont éclatés sur un territoire. Tu parles de webmarketing, je connais des agences de webmarketing qui fonctionnent avec des freelances qui sont en Occitanie. Pour le client, c’est transparent, l’agence, elle est à Lyon. Mais eux, ils ont des gens qui sont à distance. J’ai un autre exemple, alors là, c’est un média qui est basé à Lyon, et en fait… L’un de ces journalistes vit à Besançon parce que la compagne est enseignante et donc il fait ses podcasts depuis Besançon. Et ça ne s’entend pas de savoir si c’est à Lyon ou si c’est à Besançon qu’elle était enregistrée. Je ne pense pas qu’il faille avoir de scrupules par rapport à ça. Après, c’est peut-être la taille du marché aussi qui fait que vous êtes retenu ou pas. Mais pour un marché, vous pouvez aussi vous rapprocher d’autres professionnels pour pouvoir faire une offre à plusieurs. Ça se fait bien.

  • Orateur #0

Merci. Alors avant de terminer, j’ai une toute dernière question un petit peu bonus. Si tu avais une baguette magique, qu’est-ce que tu aimerais améliorer dans les rapports entre les différents acteurs de la communication ?

  • Orateur #1

Alors, qu’est-ce que j’aimerais améliorer ? Nous, on a un défaut, les journalistes, qui a une qualité quand on pratique notre métier, c’est d’être curieux. Et ce que j’aimerais améliorer, c’est cette curiosité, en fait. C’est-à-dire se rendre compte qui sont les acteurs du territoire. Parce que parfois, des marques ou des collectivités vont aller choisir des acteurs qui sont hors de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Donc là, il ne s’agit plus de savoir si c’est un territoire rural ou d’une grande métropole. C’est-à-dire que c’est un petit peu statutaire à un moment donné d’aller chercher quelqu’un qui est plutôt en région parisienne. Va savoir pourquoi. Est-ce que le travail est mieux fait ? Je ne sais pas. Peut-être, peut-être pas.

  • Orateur #0

Surtout que parfois, il est sous-traité en nos annonances.

  • Orateur #1

Voilà. J’aimerais beaucoup qu’il y ait plus de curiosité, plus d’intérêt. Alors bien sûr, on est très très sollicités tous, on manque tous beaucoup de temps, mais se renseigner, nourrir sa réflexion, mettre des choses de côté, c’est notre travail de journaliste. Je ne sais pas si ça rentre dans la routine quotidienne de tout un tas de personnes, peut-être d’avoir des dossiers dans lesquels on dit je n’ai pas le temps de lire, mais je mets le lien, parce que sur cette thématique, je vais y revenir plus tard, je dis n’importe quoi, marché public, comment répondre à un marché public, ah bah tiens, ce qu’a dit un tel sur LinkedIn, ça m’intéresse, je vais y revenir plus tard, moi je vais répondre à un marché public où je veux mieux présenter mon marché public pour qu’il y ait plus de candidatures. Enfin, les sujets sont multiples, mais en fait, si j’avais un coup de baguette magique, j’aimerais que chacun soit beaucoup plus curieux parce que c’est aller vers l’autre, être curieux. Donc c’est aller à la rencontre de l’autre. C’est un peu remettre en question son approche, sa façon de réfléchir, de penser. Ça nourrit notre réflexion, ça enrichit en fait.

  • Orateur #0

Je te remercie Mathieu. J’ai beaucoup aimé ce temps d’échange sur le secteur de la communication au Nouvelle-Rhône-Alpes avec un focus sur des pratiques réussies en zone rurale. Je te souhaite plein succès et longue vie à Ours.

  • Orateur #1

Merci beaucoup Gaëlle.

  • Orateur #0

A bientôt pour un nouveau podcast. C’est ainsi que ce podcast s’achève. Merci pour votre écoute. J’espère que cet épisode vous a plu, qu’il vous donne envie d’en parler autour de vous, de le partager. Rendez-vous dans un mois pour découvrir le prochain épisode. D’ici là, vous pouvez consulter mon site www.glc-du6com.com slash podcast. Ma page est dédiée aux notes backstage info inédite sur ce podcast. A très bientôt !

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